Lieu-dit Le Pendu en Cambrésis
Un Lieu-dit chargé de mystère
Les Bermudes ont leur triangle légendaire chargé d’histoires étranges et de rumeurs, le Cambrésis a son carrefour du Pendu.
Lors de mon dernier article sur l’assassinat de Léonie PETIT, que vous pouvez retrouver ICI j’évoquais une autre affaire, relevée dans la presse : une vingtaine d’années plus tôt un dénommé Oblin aurait lui aussi péri à proximité de l’auberge. J’ai donc tenté d’en savoir plus et pour cela, j’ai poussé mes recherches dans la presse ancienne.
Je vous livre ci-dessous le résultat de mes investigations .
N'oubliez pas de cliquer sur les articles de presse afin de pouvoir les lire confortablement !
Affaire Alfred Oblin
Deux articles du journal « le Progrès de la somme» du 29 novembre 1884, nous en apprennent un peu plus : le dénommé Alfred Oblin, 27 ans domestique à la ferme Bracq du Cateau, était trouvé grièvement blessé à la tête, l’homme étant alcoolisé on pensait qu’il s’agissait d’un accident.
Toutefois, la justice ouvrait une enquête, des témoins ayant vu d’autres personnes qu’Oblin sur son chariot.
Ma première tâche fut de trouver qui est cet Alfred Oblin, né d’après le journal vers 1857. Rien ne correspondait dans le dictionnaire des familles de Troisvilles. Cela ne « matchait » pas, pour parler XXIe siècle.
Finalement le seul Alfred Oblin que j’ai pu trouver dans la région est Alfred Emile Oblin, enfant naturel de Marie Thérèse Oblin, né à Molain (Aisne) le 16 juin 1857. Compte tenu de la relative proximité entre Molain et notre région ( une quinzaine de kilomètres) c’est tout à fait possible.
Le pauvre Oblin avait épousé , le 31 décembre 1879 à Montay, Joséphine Ramboux. Il était papa d’une petite fille Célina née en 1882.
Je pensais ne pas en savoir plus, lorsque je suis tombée sur une nouvelle coupure de presse, émanant cette fois du Journal de St Quentin en date du 21 décembre 1884 : Un militaire originaire de Quievy, en garnison à Laon venait d’être arrêté et écroué pour dans le cadre de l’affaire Oblin.
Le nom de ce suspect n'ayant pas été dévoilé, je n'ai pas pu vérifier s'il y avait eu un procès aux assises.
Affaire Paul Huguet ou Huget
Le guetteur de St Quentin nous apprend, dans un entrefilet du 1er novembre 1883 qu’un accident dû à l’imprudence s’est déroulé le samedi 27 octobre 1883.
Alors que le train du Cambrésis circulait en direction de Cambrai, au lieu-dit Le Pendu, le mécanicien aperçut un individu marchant sur le côté de la voie. Le conducteur actionna à plusieurs reprises son avertisseur. En vain. « L’imprudent s’obstinait à ne pas se déranger » il fut percuté par le train et mourut.
Le corps de la victime fut transporté à l’estaminet Lemaire de Troisvilles.
L'enquête déterminaque l'homme était en état d'ivresse au moment de l'accident.
Il s’agirait de Paul Ulysse Huguet, natif de Barzy (Aisne) , domicilié à Mazinghien, époux de Catherine Goffart.
D’après l’acte de décès enregistré au Cateau. Il avait au moins un fils, mais je n’ai trouvé personne qui s’intéresse à cette branche sur Geneanet.
Affaire Cappy ou Capy
Cet article du journal de St Quentin, vaut son pesant d’or, eu égard au mode d’expression de la presse. Nous sommes en 1840. Il commence ainsi :
« Il y a une commune de l’arrondissement de Cambrai où la plupart des habitants semblent avoir conservé les mœurs sauvages et anarchiques du moyen-âge, ce sont de vrais arabes…tout le monde comprendra qu’il s’agit de la commune de Viesly. Voici un nouveau trait de ces bédouins » :
L’article se poursuit sur le même ton. Des maquignons de retour de la foire du Cateau s’étaient arrêtés cher Capy, qui tenait l’auberge de Troisvilles sur la grand route. J’en déduis qu’il s’agit de l’auberge qui deviendra par la suite Lemaire.
Après force libations, ils son priés de quitter les lieux par la femme Capy. De colère le groupe s’en prend au matériel de l’établissement, puis à la famille Capy le chef de famille, son épouse et les deux enfants, des jeunes gens d’environ 18 et 20 ans.
Tous quatre sont grièvement blessés. On craint pour la vie de l’épouse.
Les seules personnes qui puissent correspondre sont le meunier Jean Baptiste Capy, son épouse Aldegonde Moulin et deux de leurs huit enfants. Les informations du journal sont approximatives, le patronyme CAPY est devenu Capit sous la plume du chroniqueur.
Le couple quittera le village à une date indéterminée, Aldegonde survivra puisqu’elle meurt à Paris en 1863.
Cette liste n’est pas exhaustive, nous pourrons ajouter des paragraphes au fur et à mesure de nos découvertes, et je fais abstraction de tous les accidents de circulation qui endeuillèrent ce carrefour.
Date de dernière mise à jour : Mer 22 fév 2023
Commentaires
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- 1. Jean-Christophe Brenier Le Ven 24 fév 2023
Non mais quelle histoire, imagine les gens qui achètent ici, ils doivent d'abord faire désenvouter le lieu ?... ;) -
- 2. Philippe Kaikati Le Jeu 23 fév 2023
personne ne s'était vraiment soucié de Paul Ulysse HUGET.
C'est désormais réparé grâce à vous.
Il a eu un fils également prénommé Paul Ulysse. J'ai relié l'ascendance de ce fils à plusieurs branches que j'avais déjà dans mon arbre. Le jeune Paul Ulysse descend entre autres de 100 ancêtres répartis en au moins 4 branches dont font partie également des ancêtres de mon épouse.
Les migrations rurales d'un département à un autre ne sont pas bonnes pour les filiations. Heureusement que des personnes comme vous veillent au grain ... de sable. -
- 3. Fanny-Nésida Le Mer 22 fév 2023
si j'osais, l'enfer ce lieu-dit -
- 4. Christiane Bruneau Le Mer 22 fév 2023
Tu as trouvé une mine finalement !
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