Philippe-Auguste Cattelain, chef de la sûreté
Un collatéral "à la mode de bretagne"
Après la parution de mes deux articles sur la Commune, une amie , Marinette, m'a contactée afin d' attirer mon attention sur un membre de sa famille.
Or, j'avais déjà travaillé cette branche généalogique, sans remarquer le personnage. Philippe-Auguste Cattelain (Paris, 1838-1893), se trouve être apparenté à Joseph, l'arrière-petit-fils de mon mari, (un grand-oncle à la neuvième génération).
Partons à la découverte de sa famille, dans le petit village nordiste de WALINCOURT, dans le sud-cambrésis, à quelques kilomètres de l'Aisne.
Cette terre, comme la Picardie et le Hainaut furent d' importants foyers protestant au XVIè siècle. Pour mémoire la mère de Jean Calvin, père de la Réforme, né à Noyon, était originaire de Cambrai.
La région connut une première flambée évangélique lorsque un certain Hyppolithe ROUSSIER, apparenté à une famille de WALINCOURT, fut brûlé vif à TURIN au XVè siècle. Il faisait partie de l'église vaudoise, la plus ancienne église protestante d'Italie, annonciatrice de la Réforme protestante du siècle suivant.
Généalogie et histoire
Les parents de Philippe-Auguste CATTELAIN, natifs de Walincourt. se connaissent bien. Ils portent le même patronyme : ils sont cousins germains.
Etienne et Philippine CATTELAIN sont deux petits-enfants du couple Jean-Baptiste CATTELAIN et Marie "Marguerite" POTELLE.
Ce couple de grands-parents mérite qu'on s'y attarde un peu :
Jean-Baptiste naît à Walincourt le 4 juillet 1733, son baptême se déroule le lendemain. Marguerite POTELLE naît et est baptisée à Villers-Outréaux, village voisin le 5 septembre 1737.
Les promis se marient le 21 mai 1763, à TOURNAI (Belgique) :
En 1713, la France de Louis XIV, l'Angleterre et la Hollande signent le traité dit de la "Barrière" . Il accordait aux Hollandais le droit d'installer des garnisons dans un certain nombre de villes de la Belgique pour former une "barrière" contre la France. Ces cités sont: Charleroi, Furnes, Gand, Menin, Mons, Namur, Tournai et Ypres. Des églises protestantes se sont installées, dites "églises wallonnes" ou "Eglises de la Barrière". De nombreux protestants français, près de 30 000, iront à Tournai (près de Valenciennes) célébrer leur union impossible chez nous : le culte réformé était interdit en France et le protestantisme pourchassé.
Après son mariage Jean-Baptiste Cattelain, probablement pour le différencier d'homonymes est surnommé 'Potelot" en référence au patronyme de son épouse. En 1764, le curé de Walincourt déclare "hérétiques" Potelot CATTELAIN et sa femme . Heureusement pour eux que l'inquisition ne sévissait plus.
Notre converti est un activiste, il organise des "Assemblées du Désert" * Le curé le désigne comme "l'un des plus ardents sectaires"
- Les assemblées du désert, en référence à la traversée du désert de Moïse, sont des réunions clandestines, tenues par les protestants au temps de la persécution, afin de célébrer le culte lors de la venue d'un prêcheur itinérant -
Il est arrêté le 25.11.1777 sur dénonciation , pour avoir orchestré, le 7 septembre 1777, un rassemblement de plusieurs centaines de protestants (300 à 400) pour lesquels un pasteur hollandais est venu prêcher. Conduit en prison à Landrecies il y logeait encore le 14.02.1778** .
Lorsque la révolution aura rétabli le droit de culte , Potelot CATTELAIN ira devant le conseil municipal pour tenter d'obtenir un lieu de culte. Le temple de WALINCOURT ne verra le jour qu'en 1823, quinze ans après son décès.
La famille compte cinq enfants : deux filles et trois garçons parmi lesquels :
Pierre Joseph CATTELAIN (1764-1837) époux de Rosalie ROUSSIER : les parents d'Etienne CATTELAIN
Jean Baptiste CATTELAIN (1769-1848) époux de Marie Reine GOUTHIER : les parents de Philippine CATTELAIN
A Paris
Etienne et Philippine :
Etienne naît à Walincourt en 1802, la même année que Victor Hugo "Ce siècle avait deux ans...Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte". Si l'on croit tant soit peu à la psychogénéalogie, on trouvera son destin tout tracé : j'ai relevé sur un arbre en ligne de Généanet qu'il aurait été grenadier à cheval de la garde impériale. Autrement dit un "Marie-Louise". J'émets beaucoup de réserves sur cette assertion : les jeunes conscrits concernés par cet appel sous les drapeaux ne sont pas, contrairement à la légende, des adolescents, ce sont des jeunes recrues de 20 ans, Etienne n'a que 13 ans à la fin de l'Empire !
Ce que nous savons avec certitude c'est qu'il est gendarme à Versailles en 1830. Il appartient à la garde royale de Charles X, son acte de mariage en fait foi. Y a-t-il une relation de cause à effet : C'est le 3 juillet 1830 qu'Etienne se marie, soit moins d'un mois avant que Charles X soit contraint d'abdiquer et de s'exiler. Notre cavalier accompagnera le roi, renversé par la révolution de juillet, jusqu'à Rambouillet sur la route de l'exil, puis il servira le nouveau souverain Louis-Philippe 1er.
Philippine née à Walincourt en 1803, habite Versailles, elle y travaille comme "fille de confiance" c'est à dire gouvernante d'une maison. Elle vit avec son fils Etienne Joseph, né en février 1827. Il sera légitimé par le mariage d'Etienne et Philippine trois ans plus tard.
Après son mariage le couple aura un deuxième enfant, Philippe-Auguste, baptisé le 27 avril 1836, qui ne survivra pas. Deux ans plus tard, le mardi 6 février 1838, naît un nouveau garçon également prénommé Philippe-Auguste. Celui qui nous occupe ici. Il portera, adulte, le sobriquet de "AGRICOL" en hommage à Agricol Perdiguier
Philippine meurt en 1850, à l'âge de 47 ans, son plus jeune fils n'a que 12 ans. Quatre années plus tard, en 1854 intervient le décès d'Etienne, le père.
Pour mémoire, notre héros est né en 1838 il se retrouve donc totalement orphelin à 16 ans.
Vous vous demandez probablement où je veux en venir avec mes détails à endormir un insomniaque...
C'est que sur sa page Wikipedia on lit : "Cattelain naît le 6 février 1838 au 19, rue d'Argenteuil à Paris dans une famille modeste originaire de Walincourt. À dix ans, il perd ses parents et est recueilli par une famille qui a déjà sept enfants". Simple erreur de biographe où P.A. CATTELAIN s'est il forgé une légende pour masquer une forme d'abandon ?
Je constate sur l'acte de décès que le père exerçait, à la fin de sa vie, la profession de "Marchand à la toilette". Ce serait une personne qui "vend, brocante, fait de la friperie en détail ; elle a ses entrées chez plusieurs femmes du monde qui satisfont, grâce à elle, leur goûts de changement ; mais c’est là du négoce subalterne" (source Généanet).
Entre 1859 et 1865, Philippe-Auguste, est appelé sous les drapeaux. Le service militaire dure six longues années. Il sortira avec grade de sergent.
Particulièrement doué pour le dessin, Il travaille comme illustrateur, graveur, auprès de divers imprimeurs. Ses premières caricatures paraissent en couverture du journal satirique Le Hanneton entre mars 1867 à juin 1868.
Philippe-Auguste est l'ami de l'écrivain, chansonnier, caricaturiste André Gil. Dans son livre "vingt années de Paris, celui-ci dresse le portrait de son ami : "... Un peu rude, mon camarade : moitié ouvrier, moitié artiste, hardiment bâti, têtu, Breton d'origine (?), faubourien d'habitudes, nous l'appelions Agricol à cause de sa ressemblance avec un personnage de roman d'Eugène Sue. Autre part, peut-être, je dirai son véritable nom. L'exercice violent lui est indispensable; et jamais la gravure en taille-douce à laquelle il était destiné, qu'il exerça par intervalles, non sans talent, n'a pu apaiser le tourment de ses muscles. Avec cela, une sorte de curiosité invincible des métiers populaires. Je l'ai connu, tour à tour, peintre, cordonnier, forgeron, déménageur. Comme déménageur, il aimait monter un piano, sur ses épaules, au cinquième étage, et, là, le placer, l'ouvrir et en jouer, au grand ébahissement du ou de la locataire..."
La Commune.
Elle trouve son origine dans la piteuse défaite de la guerre franco-prussienne de 1870, la chute de l'empire le 4 septembre 1870 et la terrible famine, conséquence du blocus de la Capitale par les prussiens.
Philippe-Auguste évoque dans ses mémoire, la soirée du 4 septembre :
"La nuit du 4 septembre, beaucoup d’hommes ayant trop fêté la République, j'avais été chargé de garder l’Elysée, et d'en protéger les emblèmes, chefs-d’œuvre gravés dans la pierre, contre des démolisseurs stupides. J'avais aussi arraché des mains de la foule un malheureux ayant osé défendre l'Empereur, et qu’on traitait d’espion prussien, parce qu'il était blond, Alsacien, et disait pour sa défense avoir servi dans la garde impériale"
Cet évenement dont nous commémorons cette année les 150 ans, est une période insurrectionnelle de l'histoire de Paris qui dura 71 jours, du 18 mars au 28 mai 1871. Elle met face à face:
D'un côté les insurgés "communards" , essentiellement le "peuple" de Paris, des ouvriers, des employés soutenus par des intellectuels favorables aux idées de gauche. Regroupés en bataillons ils constituent la garde nationale, ou encore "les fédérés". ils refusent de reconnaître le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, tout juste élue au suffrage universel (masculin).
De l'autre côté les loyalistes républicains, gouvernement, administration et forces de l'ordre. Le gouvernement étant replié sur Versailles on les nomme les "versaillais"
Répondant à l'appel de Gambetta : “Que chaque Français reçoive ou prenne un fusil, et qu’il se mette à la disposition de l’autorité : la patrie est en danger !" notre héros s'engage comme franc-tireur dans la guerre franco-prussienne de 1870. Un franc-tireur est un combattant qui fait partie d'un corps franc organisé pour combattre parallèlement à l'armée régulière.
Ce n'est pas un prussien qui va le terrasser mais un ennemi de l'intérieur : la variole. Lorsqu'elle déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, la France est en proie à une épidémie particulièrement virulente, la variole hémorragique, dont le taux de mortalité est très élevé. À Paris, la maladie est endémique depuis 1865, elle y fait en moyenne 700 décès par an, mais elle devient plus virulente à partir de décembre 1869, provoquant la mort de 4 200 personnes, en six mois, jusqu’en juillet 1870. Certains historiens n'hésitent pas à affirmer que l'épidémie et l'inéficacité du vaccin, furent l'une des causes de la défaite.
Notre soldat ressent les premiers symptomes alors qu'il est à Meaux. Ne voulant pas finir au mains des prussiens, il retourne sur Paris. Son périple durera un mois. Soigné à l'hôpital du Val de Grâce Il dira " Pour un graveur, c’est moi qui fut tristement gravé. Quand, après cette histoire, je rejoignis mes compagnons de combat, si maigre et tellement défiguré que pas un ne voulait me reconnaître, je perdis mon nom, et ne fus plus appelé que : Sergent l’Ecumoire" .
Il se décide alors à épouser Désirée DEMOURET. Je redonne la parole à son ami André Gill : "Là, dans le crépuscule des salles d'agonie et le frisson somnolent de la fièvre, un fragment de journal tomba entre ses mains; il y put lire qu'on promettait des pensions aux veuves de soldats victimes du siège. Il avait une maîtresse, une pauvre fille débile, rachitique, à ce point que, nommant l'homme Agricol, nous appelions sa femme la Mayeux, une chétive créature qui s'était abandonnée éperdument à ce grand garçon. Il la fit venir, l'épousa, comptant mourir et lui laisser du pain... "
Il a trente deux ans, elle en a vingt cinq, couturière de son état d'après l'acte de mariage.
Entre la guerre et la commune Philippe-Auguste, comme ses congénères, ne touche plus de solde, c'est une vie de petites combines et d'expédients qu'il décrit : "Les gens s'arrêtaient et nous prenaient pour des fous. Mais la chose importait peu : comme nous avions l'allure de gaillards solides, on ne nous disait rien. Quelquefois, Roland, le commandant des francs tireurs de la Presse, le héros du Bourget, venait avec nous et nous étions plus dignes, car la poitrine, couverte de croix si bien gagnées, attirait tous les regards."
Les temps sont durs, les artistes tirent le diable par la queue. Plus de spectacle, plus de carricatures, l'argent se fait rare, les créanciers se font pressants. Lassé de cette existence de semi vagabond, un jour où il rencontre par hasard son ancien colonel, notre homme pense à reprendre du service dans son ancien-régiment, mes les évènements en décident autrement.
Par un jeu de relations amicales il est présenté à Raoul Rigaud qui lui propose un poste dans l'administration : « Il n’y a que deux places qui me tenteraient un peu, celle de directeur de l’Assistance publique et celle de chef de la Sûreté. » répond-t-il sous forme de boutade. L’Assistance publique venant d’être donnée, c'est ainsi qu'il obtient la Sûreté dans des circonstances qu'il qualifie lui même de fantaisistes.
Notre artiste se transforme en "poulet" :
En 1871, pendant les émeutes de la commune de Paris, beaucoup de bâtiments sont incendiés, dont le siège de la police, qui était par ailleurs vétuste. L'administration est installée dans de nouveaux locaux : une caserne sur l’île de la Cité, mise à disposition par Jules Ferry. Or, cet édifice avait été construit sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles… Voilà pourquoi et comment le sobriquet de poulet s’est attaché aux policiers parisiens, puis à leurs collègues dans toute la France...Jusqu’à preuve du contraire !
Il prend sa fonction très au sérieux ."Le pouvoir a du bon, le difficile est de n’en point abuser. Sans aucune vanité, je peux dire que j’occupais un poste peu commode dans ces jours de révolte...Dans les fonctions que j’ai exercées, il faut tout voir, tout entendre, résister à la corruption comme aux menaces, et s’efforcer de n’obéir qu’au sentiment de justice...Il fallait profiter de la révolution pour fonder une police honnête, estimée de tous, ne s’occupant que de faire respecter la propriété et de poursuivre les délits et les crimes.." Aussi, après la Commune, parait-il qu'on lui offrit, à plusieurs reprises, de continuer à exercer des fonctions dans la police, ce qu'il refusa formellement .
Comme pour toute ville livrée à elle-même dans des circonstances matérielles et humaines très difficiles, le nombre de crimes et délits allait croissant. La violence endémique, les esprits surchauffés, donnaient fort à faire à qui espérait maintenir un semblant d'ordre dans le chaos. Si CATTELAIN, pendant son mandat, procéda à deux arrestations politiques, il utilsa surtout son énergie à arrêter plusieurs centaines de voleurs et autres délinquants. Par ailleurs, il a plusieurs fois protégé du lynchage des "versaillais" tombés aux mains de la vindicte populaire. Il se posait au quotidien en défenseur de la veuve et de l'orphelin.
Puis fin mai, tout tourne mal pour la Commune, les forces armées loyalistes prennent et "nettoyent" une à une les barricades édifiées par les fédérés. Ils libèrent Paris quartier par quartier tel un rouleau compresseur, c'est la terrible semaine sanglante du 21 au 28. Les fédérés sont arrêtés en masse et exécutés. Il est temps, pour le chef de la sûreté, de prendre une décision :
"Nous étions embarrassés, les nouvelles étaient mauvaises, des gardes isolés se repliaient, trop faibles pour résister au nombre. Tout était perdu ! Nous donnâmes alors le conseil à ceux qui n’avaient pas pris cette précaution de se procurer des vêtements civils. A ce moment, le commissionnaire T... me remit de l’argent, dont je fis aussitôt la distribution, puis, après avoir indiqué les rues par lesquelles il était encore possible d’échapper, je fis couper ma barbe chez un coiffeur qui habitait en bas de chez moi et songeai à la fuite. C’était la fin !"
Epilogue
Après s'être caché pendant plusieurs mois, et craignant des représailles sur son épouse, Philippe-Auguste décide de se rendre le 3 août 1871. il est plutôt confiant , ses intentions étaient bonnes : "je croyais,en montrant à ceux qui passaient par mon service, que des hommes dont ce n’était pas le métier pouvaient par hasard occuper des postes importants, et ne profiter du pouvoir que pour faire ce qu’ils estimaient juste et équitable. "
Son procès se déroule en septembre devant la 9è chambre correctionnelle. Les témoins à charge et à décharge se succèdent à la barre.
On loue son humanisme : On rappelle la lettre qu'il fit publier en avril 1871. « Établissons une charité républicaine en pleurant avec ceux qui pleurent et en aimant moins nos enfants que les enfants de ceux qui ne sont plus. La Commune a envoyé du pain à 92 femmes de ceux qui nous tuent. Il n’y a pas de drapeaux pour les veuves. La République a du pain pour toutes les misères et des baisers pour tous les orphelins. » Il a même recueilli et élevé des orphelins ! Le fait qu'il n'ait pas commis d'exactions et qu'il soit issu d'une bonne famille (père militaire, grand-père pasteur) plaide pour lui.
Il est finalement condamné à trois ans de prison pour "usurpation de fonctions publiques".
Philippe-Auguste aura la chance de pouvoir effectuer sa peine à Paris, au début à la prison Mazas puis à la Santé, preuve de la mansuétude des juges à son égard, alors que bon nombre de communards sont déportés au bagne.
Extraits de rapports de la "surveillance des garnis" (service de police qui contrôle les mouvements de population, l'ancêtre de nos Renseignements Généraux)
Rapport du 24 août 1872 :
"il a été condamné le 27 Septembre suivant, par la 9ème Chambre du Tribunal de Police correctionnelle, à 3 ans de prison qu'il subissait à Versailles, lorsque, le 10 Janvier, il a été admis, par faveur spéciale, à faire sa peine à Mazas, en raison des services qu'il a rendus à l'Administration depuis qu'il est écroué. Ses antécédents n'avaient donné lieu à aucune remarque défavorable, et sauf la fâcheuse habitude qu'il avait de s'enivrer fréquemment avec de l'absinthe, sa conduite était assez régulière. On ne saurait en dire autant de sa femme, qui se livrait à la débauche déjà avant la guerre et l'on prétend qu'il fermait les yeux sur ses débordements. Aujourd'hui, encouragée dans le vice par sa mère qui ne vaut pas mieux qu'elle, elle se prostitue et est fort mal considérée par ses voisins."
Rapport du 27 septembre 1874 :
"Sa sortie a été presque triomphale. Sa femme, deux autres femmes et 5 ou 6 personnes venues dans 2 voitures de place l'ont attendu à la sortie de la prison. Ce groupe s'est bientôt grossi d'autres personnes. Cattelain ayant paru, a été entouré et tout le monde, après avoir pris divers rafraîchissements chez des marchands de vin du voisinage, s'est rendu rue de la Santé n°32, au domicile du nommé Pathier, ancien condamné politique, actuellement entrepreneur de cordonnerie à la prison de la Santé, où une collation a été servie"
Les années passent. A la fin du siècle les ennuis de santé s'accumulent : il ne peut plus marcher, ne voit plus clair. Il adressera en vain un courrier pathétique à Monsieur Macé, son successeur à la sureté, faisant état de ses ennuis de santé et de ses problèmes financiers. Il mourra, dans la misère le 10 septembre 1893, à l'âge de 55 ans.
Vous pourrez lire ICI l'intégrale des mémoire de Philippe-Auguste CATTELAIN, ainsi que sa vie, divers documents rassemblés sur l'excellent site "Huguenots-Picards," histoire et généalogie protestantes en Picardie, Cambrésis, Hainaut, Thiérache & Vermandois
Portrait de Victor Hugo par Cattelain :
* Assemblée du sésert : Dans le cambrésis on dit plutôt "assemblées au désert".
** (source Essai historique sur les Eglises réformées de l'Aisne par Orentin Douen - Saint-Quentin 1860)
Date de dernière mise à jour : Lun 26 avr 2021
Commentaires
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- 1. Christiane Bruneau Le Lun 29 mars 2021
très intéressante, cette histoire!!! et surtout bien documentée. Bravo
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