Basquin Jean Baptiste 1783-1809
Le conscrit de l'an XIII
Jean Baptiste BASQUIN, est un petit bonhomme d'un mètre soixante, tout en rondeurs, son front est rond, son menton est rond, ainsi est-il décrit sur sa fiche matricule militaire numéro 1620.
Fils d'Etienne Aubert et de Marie Reine DELHAYE, il voit le jour le 13 décembre 1783 à BERTRY, petit village du Cambrésis dans le Nord. Aîné d'une fratrie de 6 enfants, trois filles trois garçons, il exerce comme presque toute la population du village la profession de tisseur.
Le département du Nord devait, entre 1800 et 1813, procurer aux armées impériales le contingent annuel le plus élevé de l'empire. Honneur - dont beaucoup se seraient bien passés - qui s'explique par la forte densité de population de notre département. Toujours est-il que notre jeune homme célibataire, se retrouve désigné par le tirage au sort et enrôlé, en date du 27 avril 1805, comme fusilier au 72è Régiment d'Infanterie. Autrement dit fantassin (en argot biffin). Il combattra - et voyagera - à pied.
En moins de trois mois, il devient aguerri au maniement des armes et à la marche au pas : "Paille-foin ! Paille-foin !" [ le tout premier enseignement dispensé consistait bien souvent à différencier le pied droit du pied gauche, un exercice rudimentaire mais indispensable pour que le bon soldat marche correctement au pas. Dans la chaussure gauche (ou le sabot pour les moins bien lotis) on plaçait de la paille tandis que la chaussure droite était rembourrée de foin.]
En quatre années c'est qu'il va en voir du pays et user des semelles :
Source images : https://www.napoleon-empire.net/batailles.php
C'es à la bataille d'Eckmühl que se jouera le sort de notre héros. Cette petite ville de Bavière verra s'affronter 135 000 soldats français contre 80 000 autrichiens. La bataille est gagnée par les français. Napoléon, néanmoins, n'a pas totalement atteint son objectif. Les Autrichiens sont défaits mais non anéantis et pourront poursuivre la campagne en Bohême après leur passage sur la rive gauche du Danube.
Jean-Baptiste est blessé, pas très grièvement, il a reçu une balle dans l'épaule. Mal soigné la blessure s'infecte, et il décède un mois plus tard à Höchstadt , ville située à 160 km au nord, d'Eckmühl, le 23 mai 1809.
Aquarelle gouachée de Giuseppe Pietro Bagetti.
Date de dernière mise à jour : Mar 18 mai 2021
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