Jules et Albert Leprêtre
MORTS POUR LA FRANCE
Les frères Leprêtre sont des petits-cousins de ma grand-mère maternelle, Marie Antoinette Lefort.
Cousins "issus de germains"
Tous descendent de Rosalie Tamboise, leur arrière grand-mère.
Pierre Joseph Leprêtre et Aurélie Wibaille, tisseurs de Montigny en Cambrésis, ont 5 enfants.
Jules l'ainé est né en 1885, vient ensuite Pierre Joseph né en 1889, puis Albert né en 1893, suivi d'une fille Aurélie née en 1895 et le dernier Alphonse né en 1899.
Les trois aînés seront engagés lors du Conflit.
Seul Pierre Joseph en reviendra. Marié à Florentine Prélat, il aura deux enfants Albert et Marie Madeleine Leprêtre.
Blessé à Douaumont le 12 avril 1916, sourd d'une oreille et handicapé d'un bras, il continuera de servir à titre d'auxiliaire jusqu'à la fin de la guerre. Il recevra une citation à l'ordre du bataillon, croix de guerre avec étoile de bronze :" gradé modèle, présent au bataillon depuis le début de la campagne, a été grièvement blessé, à la tête de son escouade qu'il conduisait au feu avec son entrain habituel"
Albert François Cyrille Leprêtre :
https://horizon14-18.eu/wa_files/164eRI.pdf
né le 4 juin 1893, il exerce la profession de tulliste.
Il est célibataire
Il est appelé comme soldat de 2è classe au 1er RI.
Sa fiche récapitulative indique "tué à l'énnemi"
Fievre typhoïde, péritonite et méningite. contractées en service
Alors que la fiche signalétique indique "décédé" le 25 janvier 1915 à Chalons sur Marne.
Ces éléments ne permettent donc pas de dégager les circonstances exactes de son décès.
Jules Leprêtre,
né le 14 mars 1885 à Montigny, valet de charrue et tisseur.
Il a épousé le 12 avril 1909, Marie Clémence Taisne. Lorsque la guerre commence Il est papa d'une petite fille de 5 ans Andréa Leprêtre, qui épousera un bertrésien Théodore Herbet.
C'est la correspondance de Jules qui nous permettra de rentrer dans l'intimité de cette famille.
Marie Clémence, veuve, épousera en secondes noces , Louis François Louvet en 1920. Ils auront une fille Léonie
Jules Leprêtre fera l'essentiel de sa campagne au 164è RI
Pour les amateurs d'histoire : l'historique du régiment
On peut y lire :
"Le 164e s'affirme, dès le début, comme une remarquable unité de combat. Les hommes qui le composent, venus du Nord et de l'Est, sont habitués de tout temps aux durs labeurs; ils ont les qualités du vrai soldat : discipline et sens du devoir, goût de la lutte, esprit de sacrifice.
Partout où ils seront, ce sera pour attester de solides vertus et une mâle énergie. Opiniâtres dans la défense, irrésistibles dans l'attaque, ils vont inscrire à leur drapeau cinq citations et des noms glorieux : Verdun, Biaches, le Mont Haut et le Mont Renaud, Ambleny et Soissons, l'Aisne et Pommiers, l'Ailette, la Souche et la Serre, témoignant ainsi qu'ils ne savent qu'une chose, "se battre", mieux encore "vaincre".
Piètre consolation....
C'est dans ce même historique, au chapitre VII que figurent les actions de septembre 1918, lors de la reconquête du Chemin des Dames, dans lesquel Jules perdit la vie le 27 septembre 1918, au lieu-dit "Ferme Colombe" à Venizel.
"Le régiment ne connaît pas les longs repos. Aussi, dès le 21 septembre, il revient continuer son action offensive du mois précédent, et cette fois, c'est pour "bouter l'ennemi hors de France".
Le lieutenant-colonel Leyraud qui, le 25 septembre, remplace le lieutenant-colonel Leroy, devait, en effet, conduire le régiment d'une seule étape à sa fin glorieuse : la Victoire.
Le 21 septembre, après relève, le 164e se trouve échelonné en profondeur dans l'ordre 1 er bataillon : en ligne à la ferme Colombe; 2 e bataillon : en soutien aux carrières de Chimy; 3 e bataillon : en réserve à Chivres
. Le régiment a pour mission d'élargir sa position par la conquête du plateau de Colombe, pour assurer la possession du ravin de Jouy et permettre le développement ultérieur des opérations. Le 22 septembre, à 8 heures, une action préliminaire exécutée par une reconnaissance offensive, fait 13 prisonniers. Cette capture est particulièrement importante, car elle vaut au commandement de précieux renseignements. La mission impartie au régiment est alors exécutée en deux temps
1° Le 25 septembre, la 2e compagnie attaque à 18 heures, et enlève d'un seul bond son objectif : la tranchée du Chapeau de Gendarme, le Chapeau et l'élément de tranchée reliant le Chapeau à la tranchée de l'Armure. Nous capturons 25 prisonniers dont 1 officier et 4 sous-officiers. L'ennemi veut reprendre à tout prix le carrefour Armure-Chapeau. Il contre-attaque avec violence, mais ses efforts sont vains; nous le repoussons à la grenade et maintenons nos gains.
2° Le 27 septembre, à 18 heures, les 1er et 2e bataillons du 164e se portent résolument sur la tranchée ennemie établie à contre-pente et étagée de fortins garnis de mitrailleuses. Dans un élan superbe et d'un seul bond, les compagnies de ligne enlevées par leurs chefs sont sur leur objectif plateau de Colombe, y compris les rebords nord-ouest donnant des vues sur le ravin de Jouy. L'ennemi est bousculé, les creutes et abris neltoyés. Nous faisons 178 prisonniers, dont 1 officier, 1 médecin, 16 brancardiers, 26 mitrailleuses, 2 minens, restent entre nos mains. Nos éléments sont en flèche avancée dans le cœur même des positions ennemies. Elles s'y maintiennent et, par leur action énergique, obligent le boche à la retraite.
3° Le 28 septembre, en effet, dès l'aube, nous nous lançons à la poursuite de l'ennemi en fuite. A 7 heures, une reconnaissance d'officier atteint le plateau des Marraines, suivi de près par le bataillon d'avant-garde. A 9 heures, nous atteignons le bois des Marraines; à 12 heures, le Chemin des Dames et le fort de la Malmaison. et à 17 heures, nos patrouilles de tête bordent la rive sud du canal de l'Ailette, au nord de la ferme du Bâtis. Les 29 et 30 septembre, nos détachements spéciaux essaient de forcer le passage de l'Ailette, mais l'ennemi, fortement retranché au delà de la rive nord, empêche le débouché. Ce n'est que partie remise. Quelques jours plus tard, le régiment aura l'honneur de forcer en un autre point le passage de l'Ailette."
Dans ce qui n'est plus qu'un immense champ de ruines, après le double carnage du Chemin des dames, le corps de Jules ne sera jamais identifié, sa famille ne pourra jamais faire son deuil sur une tombe.
courriers divers :
Jules à son épouse le 15 octobre 1914
Jules à son frère le 3 avril 1915, après la mort de jeur jeune frère.
30 septembre 19?? Jules à son épouse :
Jules à son frère le Caporal Pierre Leprêtre, le 13 janvier 1916
Jules a son frère 28.06.1916
Jules à son frère blessé le 5 juillet 1916
Jules à une cousine le 17 juin 1917, on y apprend que la famille a évacué de Montigny et s'est réfugiée à Suresnes
Et cette dernière lettre à son frère 4 jours avant sa mort... au vu de tous ceux qui manquent il espère que le bon Dieu le protegera....
Un grand merci à mon "cousin" Jean-Claude Taisne, qui m'a confié ces documents familiaux.
Afin que nul n'oublie.
Clémence Taisne, Andréa Leprêtre sa fille et Louis Louvet son second époux. Le couple se marie le 09 février 1920à Montigny en Cambrésis
Photo suivante Léonie Laure, fille du 1er Mariage de Louis Louvet avec Sophie Cartignie
J'ajouterai une photo de la communion de Léonie Louvet à Bertry , probablement en 1925, .Si vous reconnaissez des personnes merci de m'en informer.
Date de dernière mise à jour : Jeu 06 jan 2022
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