Charron
Deux heures moins le quart avant Jesus-Christ...
Dès le moment où l’homme utilisa la roue, il y eut des charrons.
Ce métier existe probablement depuis plus de 4000 ans. Au moyen-âge concevait, fabriquait, améliorait ou réparait les divers charriots et véhicules à traction animale, mais aussi les brouettes et divers engins agricoles.
Puis, les premiers carrosses sont apparus, au Moyen-Age. Le métier a évolué, Les charrons se sont regroupés en corporation des " entrepreneurs de carrosses, coches, chariots, litières, brancards, calèches". Le statut de charron est officiellement reconnu en 1658 par Louis XIV.
L’âge d’or de ce métier s’est étalé sur plusieurs siècles. Il fallait un savoir-faire très grand, acquis pendant plusieurs années de compagnonnage pour les mieux formés, puis encore plusieurs années de pratique.
Jusqu'au XXe siècle...
Cet artisan était indispensable à bien des égards tant il excellait à travailler le bois et le fer. Une fois sa forge allumée et chaude, le charron ne pouvait refuser à son client cultivateur le renforcement en fer d'un soc de charrue usé ou réparation d'outil métallique.
Ainsi les ateliers de village réparaient les véhicules et engins abîmés, avant les saisons de labours, des semailles, des moissons. L'hiver il fabriquait des roues neuves, des brouettes en bois, et même parfois des échelles et des râteliers.
Le charron repérait et coupait lui-même le bois stocké plusieurs années pour un bon séchage. Il connaissait et utilisait les différentes essences de bois en fonction de leurs propriétés de résistance ou de souplesse.
Le charron a suivi l’essor du monde rural, jusqu’au milieu du XXème siècle.
Un peu de généalogie
En patois picard charron se dit "Caron" à l'origine du patronyme correspondant. Si je dénombre une vingtaine de Caron dans mon arbre, aucun n'appartient à mes ancêtres en ligne directe. Ce sont des conjoints de collatéraux.
Une quinzaine de personnes exercent la profession de charron dans ma généalogie, dont trois de mes ancêtres au XVIIè siècle :
Jean De Bu, né vers 1650, originaire de Lesdain (Cambrésis). Un de ses fils Thomas épousera une demoiselle Parent de Clary en 1723.
Jean Louvet, de Bertry, né également vers 1650 à Bertry, epoux de Marie Lécardez, pratique l'art de la charronnerie. Un fils, Antoine reprendra le flambeau après lui. A la génération suivante, rien ne me permet de dire que ce fut le cas parmi les six enfants.
A Bertry, c'est toute "une dynastie" de charrons qui s'étend sur plus d'un siècle, à travers huit membres de la famille Lechef. Bien que je leurs soit apparentée, aucun d'entre eux n'est un ancêtre, ce sont tous des collatéraux. J'en choisis un, arbitrairement. Ci-dessous :
Plein feu sur Charles Antoine Lechef (1826-1908)
Ce fils de Louis et Ferdinande Louvet naît à Bertry le 25 février 1826, dans une fratrie de sept enfants. Deux de ses frères Charles François et Simon exerceront également le métier de charron, peut-être travaillent-ils ensemble avec leur père. Les autres membres de la famille sont tisseurs.
À l’âge de 29 ans, il séduit, engrosse puis épouse Geneviève Lechef, la fille de son cousin François. Elle n’a que quinze ans. Quelques mois plus tard, elle accouchera d’une petite fille qui ne vivra que deux jours, Suivront trois autres naissances, deux garçons atteindront l’âge adulte : Gabriel et Jacques.
En date du 25 mars 1880 est actée officiellement la séparation des deux conjoints.
Elle, tisseuse, part habiter Saint-Quentin, rue d’Isle avec le plus jeune des garçons.
Lui, tourne la page de son ancienne vie. Il va se laisser tenter par l’aventure parisienne. C’est ainsi qu’on le retrouve à Puteaux où il habite avec son fils aîné Gabriel, lequel se marie en 1882, avec sa cousine, Léocadie Lechef !
Charles a abandonné le métier de charron pour devenir teinturier.
Le premier enfant de Gabriel et Léocadie meurt en 1884. Puis c’est Gabriel qui perd la vie à 28 ans en 1885. Sa veuve se remarie.
Charles Antoine n’a donc plus aucune attache familiale en région parisienne. À une date indéterminée, il rentre dans le Nord.
Il meurt le 13 juin 1908 à l’hospice des petites sœurs des pauvres d’Escaudœuvres. (information trouvée dans les tables de successions et absences canton de Clary)
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Date de dernière mise à jour : Ven 12 avr 2024
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