Pierre Taine (1872-1928)
Lorsqu’il vient au monde, à Bertry, le 15 avril 1872, ses parents, Henri et Célénie Fruit, mariés depuis quatre ans, ont déjà deux fils. Comme ils sont jeunes et en bonne santé, huit autres enfants seront conçus, sur une période de 20 années.
Le déclin de la fécondité, constaté à partir des générations nées autour de 1850, ne semble pas encore les avoir touchés.
Pierre grandit dans une famille de tisserands de père en fils depuis au moins quatre générations.
Toutefois, lorsqu’il est appelé, en 1892, devant le conseil de révision du canton, il déclare exercer la profession de mécanicien. C’est que la profession a bien changé depuis l’arrivée du métier à tisser mécanique. Celui-ci requiert un savoir-faire spécialisé pour régler les machines et produire des étoffes de qualité.
Finalement, Pierre est dispensé d’armée, parce qu'il a déjà un frère au service.
En 1896, il épouse une fille du pays, Sophie Lechef, qui lui donnera trois enfants. Tout d’abord Julienne qui naît quelques mois après le mariage, puis viendra Pierre en 1900 et enfin René, le cadet né en 1910.
Lorsque la Grande Guerre éclate, il a 42 ans. Comme ses congénères, il obtempère immédiatement et répond à l’ordre de mobilisation générale du 2 août 1914, qui concerne tous les hommes de 20 à 48 ans, réservistes et territoriaux compris.
Habiller, équiper, armer et acheminer vers la frontière allemande, à l’Est, trois millions d’hommes prend, malgré tout plusieurs jours, aussi est-il libéré provisoirement le 26 août, comme les autres soldats des classes 1892 à 1895, dans l’objectif d’être rappelé dans les semaines qui suivent. Hélas, les choses ne se passent pas du tout comme prévu. Dès début septembre les « Boches » arrivent à Meaux à 25 km de Paris.
Rapidement, le Cambrésis est envahi et occupé. Les hommes ne pourront jamais rejoindre leurs unités.
La guerre terminée, les deux aînés de la famille se marient. C’est en 1928 que tout bascule.
Le destin de Pierre Taine est lié à celui de son fils René, que j’ai relaté dans un article que je vous invite à lire : Le tragique désespoir des amoureux.
Il se suicide par pendaison le lundi 12 novembre 1928.
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Date de dernière mise à jour : Mer 06 mars 2024
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