Certaines branches de notre arbre, discrètes, presque invisibles, le petit-bois, cachent des vies qui ont tissé, sans bruit, le fil de notre histoire familiale.
Ce dossier est dédié à ces "rameaux cachés", ces ancêtres moins connus, dont les traces s’estompent au fil des siècles, parfois effacées par la rareté des archives, d’autres fois par le silence de l’histoire.
Famille Afcin, Afchain
D'où vient leur nom ?
Le patronyme Afcin est peu fréquent. Ceux qui le portent aujourd’hui descendent peut-être d’un ancêtre commun, en faisant de lointains cousins. Il est surtout attesté dans le Nord, et son apparition la plus ancienne se situe à Honnechy, dans le Cambrésis. Comme souvent à cette époque, il se décline sous plusieurs formes : Afchin, Afchain, Affechain.
Son étymologie reste incertaine. Marie-Thérèse Morlet, spécialiste en anthroponymie, évoque une possible origine germanique : Afakin, issu de la racine Alf (Elfe), mais ce n’est qu’une hypothèse.
Pour ma part, mes recherches m’ont conduite à trouver dans des livres anciens un patronyme similaire en Grande-Bretagne au XVIe siècle : Afcham. La proximité phonétique entre -am et -ain m’interpelle… Peut-être une piste à explorer.
Dans mon arbre
Aussi loin que remontent mes recherches, la branche Afcin débute avec Pierre Afin, époux de Marie Langlet. Les seules traces tangibles de leur existence sont leurs actes de décès.
Marie décède en 1679, après avoir donné naissance à trois garçons. Mon ascendance passe par Jean, l’aîné. Son père, Pierre, lui survivra encore trois décennies. S’est-il remarié ? A-t-il eu d’autres enfants ? je n’ai pas la réponse.
Jean épouse Adrienne Lemaire le 20 mai 1677. Leur union sera brève : ils ont une fille, Marie (née en 1679), puis Adrienne meurt prématurément en 1681.
Avec le mariage de Marie à Hilaire Riche, le nom Afcin (Afchain) disparaît de ma lignée directe. Tous les autres porteurs du nom sont donc des collatéraux.
Où vivaient-ils ?
La famille Afcin résidait à Honnechy, village souche du patronyme. Cette commune, aujourd’hui paisible, avait autrefois une situation singulière : jusqu’au XVIe siècle, elle était partagée entre deux territoires. Une partie appartenait au Cambrésis, sous l’autorité de l’évêque de Cambrai et du Saint Empire, tandis que l’autre relevait de la Picardie, donc du royaume de France.
Cette position frontalière offrait autant d’avantages que d’inconvénients. D’un côté, elle facilitait les échanges commerciaux et la contrebande. De l’autre, elle exposait le village aux conflits récurrents entre la France et l’Empire.
Autre fait marquant : Honnechy fut un bastion du protestantisme. Dès 1562, sous l’édit de tolérance, un temple réformé y est construit, mais sur la partie française du village. Les habitants du Cambrésis, toujours sous domination impériale, traversaient la frontière pour assister aux prêches.
Dans quel monde vivaient-ils ?
La profession de mes ancêtres n’est pas renseignée, mais la structure sociale du Cambrésis laisse peu de doute : la majorité des habitants étaient à la fois tisseurs (mulquiniers), et petits paysans, exerçant les deux métiers selon les saisons.
Pierre et ses enfants ont vécu une époque troublée. Ils assistent en 1677 au rattachement du Cambrésis à la France sous Louis XIV. Avant cela, ils ont enduré les ravages de la guerre franco-espagnole, dernière phase de la guerre de Trente Ans, qui a durement touché la région.
Pourtant, malgré ces bouleversements politiques, leur quotidien ne différait guère de celui du Moyen Âge. Les techniques agricoles, les conditions de vie et les mentalités évoluaient lentement. Les Afcin menaient probablement une existence humble et laborieuse, rythmée par les saisons et les aléas de l’histoire.
Conclusion
Si ma lignée directe ne conserve le nom Afcin que sur trois générations, le patronyme s’est solidement implanté dans la région. Par le jeu des branches collatérales, il apparaît plus d’une centaine de fois dans ma base de données, signe d’une descendance prolifique et d’un ancrage durable à Honnechy et ses environs.
Quant à l’origine des premiers Afchain, la question demeure en suspens. L’implantation précoce du protestantisme dans le village, la présence d’un temple dès 1562 et le contexte religieux mouvant du XVIe siècle me conduisent à formuler une hypothèse : et si l’ancêtre fondateur était un pasteur venu d’outre-Manche ?
Si cette supposition reste invérifiable en l’état, elle ouvre néanmoins une piste intrigante, une invitation à poursuivre l’enquête parmi les méandres de l’histoire locale et les migrations religieuses du siècle des Réformes.
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Date de dernière mise à jour : Jeu 06 mars 2025
Commentaires
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- 1. VERONIQUE ESPECHE Le Jeu 06 mars 2025
Nickel -
- 2. Briqueloup Le Mer 05 mars 2025
Elle me plait bien cette présentation. Très efficace ! -
- 3. Aline DOLE Le Mer 05 mars 2025
Magnifique présentation, très agréable à lire -
- 4. Christiane Bruneau Le Mer 05 mars 2025
Cela me semble parfait .
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