Famille Denève Caille 1940
En ce dimanche de fin d’été 1940 le soleil gratifie le petit groupe d’encore un peu de chaleur. C’est le moment propice pour réunir trois générations : Camille DENEVE tout juste démobilisé, son épouse, ses parents et « tante Sidonie ». Tout ce petit monde habite Montigny en Cambrésis, ce sont des Montignaciens puisque tel est leur gentilé, mais aussi des « gros-genoux », sobriquet attribué aux villageois.
Le sourire présent sur les visages n’est que façade. La France est en guerre, qui sait pour combien de temps !
Que de bouleversements depuis deux ans. En décembre 1938, Camille De Nève a épousé Marie-Pauline CAILLE originaire de Troisvilles. Les deux villages ne sont guère éloignés de plus de 5 à 6 km. Tous deux, on ne s’en étonnera pas, proviennent de familles d’agriculteurs. Une fille, Christiane, leur est née en 1939 Ce devrait être le début d'une longue vie heureuse, malheureusement, cette même année, la guerre est déclarée.
Le président du conseil Edouard Daladier l’a annoncé en ces termes, le 3 septembre 1939 : « C’est une lutte sans merci qui commence. Quelle que soit sa durée, elle ne s’achèvera, elle ne peut s’achever que par la victoire des nations libres sur la plus atroce tyrannie que l’histoire a connue. » Tous les hommes âgés de moins de 40 ans sont mobilisés, mais vingt-cinq ans après la Grande Guerre, il n’est plus question de partir « la fleur au fusil », si tant est que cela ait vraiment existé. Les jeunes Français partent sans entrain. « Mourir pour Danzig » ne les fait pas rêver.
Pendant un peu plus de sept mois, le pays va vivre suspendu entre la guerre et la paix. C’est alors que naît l’expression « drôle de guerre ». Si, dans les premières semaines, les évènements d’étaient succédés à un rythme effréné, rapidement le cours de la vie sembla se figer. Trois millions de soldats, retranchés derrière la ligne Maginot, allaient voir passer les saisons à patrouiller et observer les soldats ennemis qui leur faisaient face. L’hiver passé dans les tranchées à « se rouiller » dans l’inactivité ne fut peut-être pas pour rien dans la défaite du printemps 40. Le moral était au plus bas. L’économie du pays aussi. Cette guerre allait-elle vraiment arriver ? Certains commençaient à en douter.
L’offensive allemande du 10 mai 1940 apporta une réponse cinglante et incontestable. En quelques jours l’armée française est débordée, au bord de la débâcle. Malgré des poches de résistance héroïques, les divisions refluent dans un désordre aggravé par l’exode de plusieurs millions de civils qui encombrent les routes dans leur fuite et aggravent ainsi l’impression de chaos généralisé. Face au désastre, acculé, le maréchal Pétain demande aux Allemands quelles sont leurs conditions d’armistice le 17 juin 1940. À midi, il prononce une allocution mémorable : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat... » Le même jour, de Gaulle prend l’avion pour Londres. Sur près de 5 millions d’hommes engagés dans la guerre, entre ceux du front et ceux de l’arrière, un million et demi de soldats sera fait prisonnier. 59 000 seront tués au combat et 123 000, blessés. Les autres rentreront dans leur foyer ou entreront en résistance.
C’est tout cela que nous ne pouvons pas lire sur les visages de notre photo, mais qui est à jamais gravé dans la mémoire de tous les personnages, sauf le bébé. Le jeune père de famille est revenu sain et sauf. Dieu soit loué.
Je vous les présente un à un :
Camille
Camille Alexandre De Nève (1910-2002) est le fils unique de Camille De Nève et Rosine Gave.
Il reprendra l’exploitation agricole de ses parents. Impliqué dans la vie associative de sa commune, il sera un temps président du club de basket. A noter qu'il semble enregistré Deneve à sa naissance.
(photo du visage, cachée par le bébé, reconstituée à partir de l'IA. Résultat approximatif)
Camille De Nève père
Camille Denève père, né à Felleries, dans l’Avesnois en 1875, de parents d’origine belge.
Henri De Nève et
ont quitté la Flandre-Orientale à l’époque de la grande migration des Belges au milieu du XIXe siècle. Ils se sont mariés à Montigny en 1874.
Camille a un frère aîné, Frédéric, né à Caudry ; la famille bouge beaucoup ! Leur mère meurt alors que Camille n’a que quatre ans. Camille épouse Rosine Gave en 1907. Il s' illustre pendant la 1ere guerre mondiale et sera décoré de la croix de guerre. Il s’éteindra à Montigny en 1953.
Marie-Pauline Caille
Marie-Pauline Caille.
La jeune maman, est la fille de Charles Caille et Aline Claisse, dont elle est la quatrième enfant.
Née à Troisvilles, je vous l’ai dit plus haut, en 1909. Sa famille y a fait souche depuis plus de cent ans. Marie Pauline et Camille auront deux autres enfants, Michel et Denise.
Elle quitte ce monde en 2003 à l’âge de 93 ans.
Charles Caille
Charles Louis Caille (1876-1956)
Epoux d’Aline Céline Claisse (1875-1946) et père de Marie-Pauline.
Amis généalogistes, pour obtenir les dates précises, me contacter ou consulter l’arbre ICI.
J'adresse mes plus vifs remerciements à la famille De Neve pour m'avoir confié cette photo, ainsi qu'à notre ami Jean Claude Taisne, notre intermédiaire, sans qui rien ne serait possible.
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Date de dernière mise à jour : Dim 09 mars 2025
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