Il était une fois les Farez
Avant-propos :
Nous plongeons dans le lointain passé, à une époque où l’état civil n’existe pas. Quant aux registres paroissiaux, leur tenue n’a pas toujours été régulière et leur arrivée jusqu’à nous relève parfois du miracle.
Il nous faut faire confiance aux travaux des amateurs d’histoire. Ce sera notre principale source d’information. Cette généalogie s’appuie essentiellement sur les recherches mises en ligne par la revue « Cambrésis terre d’histoire » ainsi que celles du Groupement Généalogique Amateur du Cambrésis.
Les archives du Nord nous indiquent une première piste : Nous trouvons trace de cette famille à travers un certain William FARE, probablement originaire de Selvigny, mais habitant Fontaine au Pire en 1478…. Cité dans un seul document, aucune filiation n’a pu être reconstituée.
Les archives départementales de la Somme vont nous apporter une aide précieuse pour définir les différents personnages par lesquels débute la Saga FAREZ. Un manuscrit évoque un certain Jehan FARRE comme père de « Olivier FARRE paravant à Jehan FARRE ». Concrètement cela signifie que Jehan FARRE, dont l’épouse nous est inconnue, a (au moins) deux fils : l’aîné Olivier et le puiné Jehan.
Faisons un petit détour par l’étymologie : le terme de « fare » signifie domaine. Faré est le propriétaire de la fare.
Il est peu de patronymes pour lesquels j’ai autant d’orthographes différentes. J’ai relevé :
Faré, Farré, Faret, Farer, Farrez, Faretz, Farestz, Farez Pharé, Pharet. De nos jours c’est l’orthographe FAREZ qui prédomine, tout au moins dans le département du Nord. J’essaierai malgré tout de garder ici les transcriptions d’origine.
Je descends des deux branches. Je vais tenter de les présenter l’une après l’autre et d’évoquer leur implantation dans tout le département. Les FAREZ proviendraient tous de la même souche. Hélas, de nombreux liens ont été cassés par la destruction des archives dans les villages lors de la guerre 1914/1918.
On peut se risquer à dessiner une répartition géographique :
Globalement, les descendants de la branche ainée, celle d’Olivier époux de Marie PILLOIX se sont établis vers Cambrai, Valenciennes et Lille.
Ceux de la branche cadette, Jehan époux de Marthe de LIMAL, installés à Bertry en 1609, s’établiront vers Ligny, Montigny, Troisvilles.
Plantons le décor :
L’histoire commence au début du XVIe siècle.
La Flandre, comme l’Artois, sont dans la sphère du royaume de France, ce qui signifie, en droit féodal, que le roi de France est le suzerain du Comte de Flandre. Là où la situation se complique c’est que ledit Comte de Flandre est par ailleurs roi d’Espagne et Empereur d’Occident. Un monarque qui règne sur un territoire où le soleil ne se couche jamais ! Situation inacceptable pour Charles Quint. Face à lui le roi de France ne pèse pas lourd. Le nouveau César réussit à se faire céder la Flandre et l’Artois en 1525.
François Ier doit reconnaître le nouvelles frontières de son royaume, et nous en sommes exclus. Nous voilà devenus Espagnols, ou Allemands selon qu’on tient la longue-vue dans un sens ou dans l’autre! Et sincèrement, les Pays-Bas, tiennent beaucoup plus de l’Allemagne que de l’Espagne. Mais c’est tellement moins romantique !
Après une courte parenthèse française entre 1581 et 1595, notre région, le Cambrésis, revient dans le giron du Saint Empire : Philippe II, fils de Charles Quint, roi d’Espagne, est maître de Cambrai, nous voilà redevenus « espagnols ».
En 1598, l’Infante d’Espagne, fille de Philippe II, épouse son cousin, l’Archiduc Albert d’Autriche.
La cense de Besain (Besaing, Besoin, Bezin) est considérée comme le berceau des FAREZ : cette grosse ferme, aujourd’hui disparue, se situait au lieu-dit appelé de nos jours « l’amusette », à un kilomètre de Fontaine au Pire.
Le village devait son importance à sa situation assez exceptionnelle : La route empierrée allant de Cambrai au Cateau passait alors par Fontaine, ainsi qu’un chemin très ancien allant de Saint-Quentin à Valenciennes.
La cense, une ancienne villa gallo-romaine, avait appartenu à l’église St Géry de Cambrai dès 1162 avant d’entrer dans le patrimoine des religieuses de l’hôpital Saint Lazare. Dès lors son exploitation allait être confiée à des fermiers.
En 1509 la ferme est occupée par Nicaise PILLOIX et son épouse Catherine BRICOULT (avant 1500/Avant 1559)
Leur fils Jean Nicaise coexploite le domaine avec Anthoine De LIMAL à partir de 1557. Puis l’exploitation sera partagés entre les deux familles.
Jean Nicaise PILLOIX est marié à Jeanne Catherine BRICOULT. Le couple a (au moins) un garçon, Martin qui disparaitra et deux filles : l’une Marie épousera Olivier FARRE, l’autre Marguerite épousera Anthoine De LIMAL.
Le tableau ne serait pas complet si j’omettais de parler religion. En 1517, Martin Luther, crée le schisme dans la chrétienté occidentale : à partir de cette date on parlera de Catholiques et Protestants. Les idées luthériennes se répandent rapidement en Europe par les marchands. Les Pays-bas voient se multiplier les adeptes de la nouvelle religion.
Dès 1525, l’évêché de Cambrai engage une politique de répression contre les hérétiques.
Quelques années plus tard, la réforme est prêchée par Calvin, dont n’oublions pas, la mère était cambrésienne. La répression s’intensifie, c’est ce que l’on appelle la Contre-Reforme. L’église catholique engage d’importants moyens pour éradiquer le protestantisme.
Les racines de l'arbre :
Jehan FARRE et son épouse, dont le nom ne nous est pas parvenu, sont des fermiers issus de familles ordinaires qui connaîtront une ascension vertigineuse, grâce à la faveur des Habsbourg.
Ils sont nés dans la première moitié du XVIe siècle (avant 1550), la Renaissance a supplanté le Moyen-âge, sans apporter d’amélioration à la vie quotidienne des habitants du Cambrésis. Ainsi entre 1528 et 1533 une nouvelle calamité climatique réduit la population à la famine. Comme si cela ne suffisait pas une épidémie de « trousse-galant » emporte les malades en quelques heures. (On peut supposer qu’il s’agissait du choléra).
Nous leur connaissons trois enfants : outre, Olivier et Jehan, cités plus haut, le couple a une fille Marie Jeanne, dite Jeanne, épouse de Georges DUPRE. En effet, Marie Pillois, épouse d’Olivier, cite sa belle-sœur dans son testament : Elle donne à sa nièce Véronne Dupré une ceinture, Donne aussi aux trois enfants de Jeanne Farrez qu'elle a eu de feu Georges Dupré (?) son premier mari, la somme de deux cents florins. Dans ce document nous apprenons que Marie Jeanne est remariée à Gaspard Villette, cité comme le beau-père des trois enfants.
Je n’irai pas plus loin dans l’évocation de Marie Jeanne FARRE.
Le prochain billet sera consacré à Olivier FARRE
Date de dernière mise à jour : Ven 25 fév 2022
Commentaires
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- 1. MICHEL DELETTRE Le Lun 20 mars 2023
Merci pour ce beau travail sur nos ancêtres communs. -
- 2. Farez Le Mar 24 jan 2023
Toutes mes félicitations pour ce travail, un voyage dans le temps sur les terres de nos ancêtres , bien cordialement Vincent Farez -
- 3. Anne T Le Dim 13 nov 2022
Très intéressant cet article sur nos ancêtres communs ! -
- 4. lieuron LIeuron Le Mar 08 mars 2022
super intéressant je vais pouvoir mettre à jour d'après ce texte -
- 5. NICOL Josette Le Jeu 24 fév 2022
Superbe travail ! J'attends la suite avec impatience .
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