incendie chez Onesippe Ciriez 1874
Les flammes sont apparues brusquement, en plein après midi.
Comme une bête souple le feu a bondi de gerbe en gerbe dans la grange où les récoltes étaient entassées.
Ce lundi 10 août 1874, rue de l'Epinette* à Bertry (Nord), c'est la petite ferme d'Onésippe CIRIEZ qui menace d'être dévorée par l'incendie.
Avec son épouse, Hermance DELHAYE, ils sont à la fois tisseurs et petits agriculteurs. Aucun des deux métiers ne permet à lui seul de faire vivre une famille : l'âge d'or des tisseurs et autres mulquiniers n'est plus qu'un lointain souvenir dans ce village du Cambrésis dont les terres, par ailleurs, ne sont pas des plus fertiles.
"Mille métiers mille misères" disaient les vieux du village !
Le couple, marié depuis moins de dix ans, n'a qu'un fils Romain âgé de 7 ans. On imagine aisément, l'effroi qui a pu saisir cette famille modeste. Que s'est-il donc passé ?
Deux hommes répondant au nom de DIOT, ouvriers tisseurs de leur état, ont obtenu d'Onesippe CIRIEZ l'autorisation de "battre blé" sur l'aire de sa grange. Le fléau est le seul instrument utilisé pour séparer le grain de la paille. Le travail est à la fois long et éreintant.
Alors qu'ils abattent leur outil en cadence. Ils voient tout à coup les flammes envahir, avec une rapidité effrayante, les récoltes rangées de part et d'autre. Leur cri retentit immédiatement : Au feu ! Au feu ! A l'aide !.
Sur le coup les deux hommes ont cru pouvoir maitriser les dégâts. Leur appel au secours, entendu des voisins, a amené des renforts de bonne volonté.
Mais comment lutter avec quelques seaux contre le crépitement de l'incendie, le ronflement des flammes qui lèchent les murs, le toit qui craque, la chaleur suffocante et la fumée qui asphyxie ? Rapidement il faut se rendre à l'évidence, la récolte est perdue, la grange aussi.
Il faut continuer à combattre le foyer à l'extérieur, afin que le feu ne se propage à l'habitation des CIRIEZ, ainsi qu'aux habitations voisines couvertes de chaume. C'est tout le quartier qui risque de s'embraser.
A force de courage et de solidarité, la chaine humaine parvient à maîtriser la bête. Les maisons sont sauvées. C'est un moindre mal. Cependant le prix est lourd, la grange et son contenu n'étaient pas assurés, la famille CIRIEZ perd 2000 francs. Les Diot perdent leur récolte soit quelques centaines de francs.
L'enquête de gendarmerie établira que le feu a probablement été mis accidentellement par des enfants qui jouaient à proximité avec des allumettes . Les sieurs Diot père et fils sont mis hors de cause, ils ne fument ni l'un ni l'autre, ce n'est donc pas un mégot jeté par négligence.
La "famille" est la clef de voute du système social dans nos villages du XIXe siècle. La famille Ciriez est importante, Onesippe, fils d'Onesippe et de Thérèse SEIGNEZ est l'un des petits-enfants du couple déjà évoqué : Michel-Antoine et son épouse Elisabeth Louvet. Il a lui même cinq frères et sœurs en vie (sur une fratrie de 10 enfants). Sans une famille soudée et solidaire, le couple aurait été dans une détresse matérielle et financière difficile à redresser.
Post-scriptum :
Ce Fait-divers a été l'occasion de continuer mon étude du patronyme Cirier-Ciriez. L'orthographe n'étant pas fixé à cette époque, il est parfois difficile de retrouver les personnages de cet arbre. Que sont devenus Fidéline née en 1834, et Michel Antoine né en 1839 ? Probablement morts en bas-âge. Je suis toujours à la recherche des avis de décès.
J'ai rencontré une difficulté analogue avec le prénom Onesipe - Onesippe - Onesime - Onésyme
Retrouvez l'arbre généalogique familial ICI
Il ne m'a pas été possible d'identifier les deux hommes Diot père et fils. Peut-être ne résidaient-ils pas sur Bertry.
*Rue Louise Michel
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Date de dernière mise à jour : Jeu 10 oct 2024
Commentaires
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- 1. Jean-Luc DUMOULIN Le Mar 05 oct 2021
les frères DIOT, pourraient peut-être, être des ascendants à Laurent DIOT maître chocolatier. Sait-on jamais en cherchant un peu...
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