Jean-Baptiste Valet
Soldat 2è classe Jean Baptiste Valet.
"Excellent soldat, brave, courageux, dévoué, est tué en se portant à l'attaque "
Jean Baptiste Valet est le frère d'Aline Valet, épouse de Georges Fruit.
Né à Maurois le 21 décembre 1889, de Jean-Baptiste Valet et Eudoxie Lagouge.
Il est charcutier de métier.
Soldat de 2è classe au 91è Régiment d'Infanterie.
La devise du 91è RI est :
"Tué Oui Vaincu Jamais. Sans Peur et Sans Reproche"
Dans un 1er temps il exerce probablement sa profession de boucher charcutier au service de l'armée, ce n'est pas spécifié sur sa fiche matricule mais c'est l'hypothèse que je retiendrai, parce qu'il est noté, comme pour bon nombre de commis ouvriers " envoyé en renfort (au combat) dès septembre 1915".
Il est représenté ci-dessus dans sa tenue de travail (blouse blanche et tablier). C'est la seule photo que j'ai de lui.
L'intendance était primordiale pour l'organisation du quotidien. Un corps d'armée avait besoin de 120 têtes de bétail par jour pour s'approvisionner en viande.
Quelques photos de la BNF Gallica. (Bibliothèque Nationale de France)
Sa fiche militaire donne quelques précisions sur son état de santé pendant le conflit :
Evacué malade le 22 novembre 1914, il réintègre le dépôt le 1er mars 1915. Puis, parti en renfort , il est évacué malade le 18 août 1916 pour "courbatures fébriles". Rentré au dépot le 12 septembre 1916.
Courbatures fébriles :
Cette affection de courte durée atteint un grand nombre de soldats ; suivant la description qu’en donne Hanns (service de santé aux armées):
"Le malade est en général très abattu, très las, harassé et fatigué, il se plaint de douleurs dans la région lombaire, accessoirement dans la région sacrée et sacro-iliaque, le pourtour du thorax, d’autres fois ces douleurs s’étendent à toute la région dorsale, le long des gouttières vertébrales et à la partie postérieure des côtes et parfois enfin aux membres et surtout aux membres inférieurs. Les régions signalées comme siège de douleurs spontanées sont toujours douloureuses à la pression et la sensation pénible augmente également par les mouvements spontanés ou provoqués.
Ils refusent de prendre de la nourriture, à peine acceptent-t-ils de prendre rapidement le jus avant de se jeter sur la paille du cantonnement. Maux de tête, température variant de 37,5° à 39° qui tombe presque toujours au bout de trois jours. Les douleurs musculaires peuvent durer plusieurs jours, puis tout se calme définitivement. "
Le transport des blessés et un hôpital.
D'après l'historique du 91è RI
Le régiment fait connaissance avec LE 1er feu le 10 août 1914 à Mangiennes. Il a pour mission d'arrêter l'ennemi et le forcer au combat pour évaluer ses forces. Cette 1ère rencontre avec l'ennemi marque son 1er succès.
Les troupes vont maintenant "se mettre en marche vers les grandes batailles qui décideront du sort de la France, de sa grandeur ou de son abaissement, de sa tranquillité future ou de son asservissement à la brutalité allemande" (Ordre N° 5).
Le 22 août le régiment s'engage dans les Ardennes belges, la région est boisée, accidentée et le brouillard dense. Les hommes doivent faire face au feu nourri des mitrailleuses allemandes. La situation est difficile, les pertes sont sérieuses. Le 91è RI reçoit l'ordre de se replier. Jusqu'au 1er septembre il livre de légers combats.
« On a vu déjà les effets dissolvants de ces marches en retraite répétées, le plus souvent de nuit [...]. Effectifs fondus, nombreux traînards tombés aux mains de l'ennemi, bagages perdus, fusils et canons enlevés et, surtout, disparition du moral de la troupe ; tels étaient les résultats des retraites effectuées ces derniers jours par nos différentes armées. » Général Galliéni.
Puis l'ordre vient à nouveau d'avancer, jusqu'au 15 septembre le régiment avance jusqu'en Argonne, au bois de la Gruerie. Le 91è creuse ses 1ères tranchées devant Servon.
Les combats en Argonne dureront jusqu'au 15 janvier 1915. Les pertes franco-britaniques sont importantes, l'effectif ennemi est beaucoup plus important. Amoindri par les pertes et affecté par 4 mois de tranchées, le régiment se reforme et s'entraine à Passavant En Argonne.
Dans la nuit du 25 au 26 février 1915, le 91è RI prend position en Champagne dans le secteur de Beauséjour, (Beauséjour, villages détruit) avec mission d'attaquer les tranchées allemandes fortement défendues par un fortin. Lors de la bataille de 3 jours qui s'ensuit, la 10è compagnie perdra la moitié de son effectif.
Durant la nuit du 7 au 8 mars 1915, le 91è RI prend position dans le secteur de Mesnil-les-Hurlues (Mesnil-les-Hurlues, village détruit). Il participera à de violents combats, avant de se porter dans la région de Verdun.
Le 12 juin 1915, le 91è RI est détaché de son corps d'armée pour se voir confier une nouvelle mission. Avec le 72è RI, il retourne en Argonne, pour se distinguer dans ce que l'on appellera la" guerre des mines". Il y restera jusque fin juillet 1916.
Retiré du front début août 1916, le 91è RI gagne par étapes le Camp de Mailly ou il s'entraîne pour participer aux combats de la Somme ; dès le 13 septembre le 91è RI va successivement occuper divers emplacements stratégiques à l'arrière de la ligne de front, comme Chilipply, Bray, Suzanne. Puis en octobre, le régiment participe aux combats du bois de St Pierre de Vaast
Entre le 13 septembre et le 7 novembre 2016 :
"Malgré le mauvais temps et les dures conditions dans les tranchées, le 91èRI a exécuté avec ardeur et energie le programme qui lui était assigné" (Lieutenant colonel Germain)
Le régiment au repos pendant 4 semaines aux environs de Chalons-Sur-Marne, se prépare à réoccuper un secteur de la champagne quand il reçoit subitement l'ordre de prendre le train à Chavanges à destination de Marseille : des troubles venaient d'éclater dans le sud constantinois, le régiment embarque pour l'Algérie. Du 4 janvier au 23 mars 1917 le 91è RI assure la police des hauts plateaux entre Constantine et l'Aurès, jusqu'à ce qu'il reçoive l'ordre de rentrer en métropole.
Il s'entraine à nouveau pour se porter vers le 14 mai 1917 dans la région de Saint-Quentin où il prête son concours à la Brigade de Cavalerie Canadienne. Transporté en camion, le régiment monte au Chemin des Dames du 20 au 22 juin 1917.
Il est tué à l'ennemi le 29 ou 30 juin 1917 (selon les archives) à Cerny en Laonnois , Chemin des Dames.
"A la veille de quitter le Chemin-Des-Dames près duquel reposent tant de nos braves camarades, le Général commandant la division adresse à ces dernier son respectueux salut. Dans un monument qui rappellera la belle victoire à laquelle nous venons de participer, la France consacrera leur gloire. La tache a été dure mais l'oeuvre est belle. A tous, Merci ! (General Deligny)
Jean-Baptiste Lagouge fut inhumé dans le carré militaire à Cerny, puis son corps fut rapatrié sur Bertry où il Repose En Paix.
Date de dernière mise à jour : Ven 14 jan 2022
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