Noël religion hier, frénésie d'achats aujourd'hui.
- Le Lun 23 oct 2023
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Nous sommes à deux mois de Noël .
La course effrénée à l’achat des cadeaux va débuter. Parents, grands-parents, et toute la famille au sens large, vont rivaliser pour offrir un moment de plaisir aux « chères têtes blondes », moment dont la durée sera inversement proportionnelle, c’est prouvé, au nombre de présents reçus. Listes et catalogues devront constituer notre point de mire dans les prochaines semaines si l’on ne veut pas se retrouver débordés les quinze derniers jours de Décembre, alors que la frénésie battra son plein. Les magasins déjà installent leurs rayons.
Après avoir complété la fiche généalogique de Benoît Pruvot, un lointain collatéral, je ne puis m’empêcher de comparer la situation actuelle avec ce qu’était Noël il y a deux siècles.
Benoit naît, dans une fratrie de douze enfants, en l’an de grâce 1764 à Bertry, de Pasquier et Anne Jeanne Tellier sa seconde épouse. Signalons au passage que le père est âgé de 74 ans à la naissance de Guillaume, le dernier enfant. Par ailleurs, et il existe un écart de trente-sept ans entre ce dernier et le frère aîné, Antoine qui n’a pas survécu au cap de la première année.
Passons rapidement sur l'enfance. Le jeune homme ne reçoit probablement aucune instruction, comme les deux tiers de la population de l’époque, il est analphabète, incapable d’écrire son nom, de signer. Point n’est besoin de posséder un permis de conduire, l’habilité suffit pour exercer son métier, il sera charretier.
À vingt-six ans, il épouse Marie Drecque, jeune servante originaire d’un village voisin. Celle-ci lui donnera cinq enfants, avant de mourir quelques mois après la naissance du dernier. Deux années s’écoulent, notre quadragénaire s’éprend d’une jeunette qui affiche tout juste vingt printemps. Il l’épousera après qu’elle aura accouché de leur premier enfant en 1805. Quatre autres naissances viendront compléter cette belle famille.
Benoît sera donc père de dix enfants dont sept atteindront l’âge adulte.
Vous vous demandez quel est le rapport avec le début de mon billet, je suppose. C’est tout simplement que je lui ai répertorié quarante-cinq petits-enfants.
Benoît deviendra grand-père pour la première fois en 1820, ce qui me permet de mettre en parallèle Noël à deux siècles d’intervalle. À cette époque un Noël sans sapin, ni jouets ni cadeaux, mais riche de traditions, à commencer par celles, déjà, liées à la bûche, la vraie, qui flambe dans la cheminée.
Je sais que ce n’est pas le record. Peut-être y a-t-il mieux, ou pire c’est selon, dans mon arbre, mais le hasard a fait que cette fiche m’a sauté aux yeux, parce que je l’ai complétée cette semaine.
Quoi qu'il en soit, avec quarante-cinq petits enfants, la place de chacun ne peut qu'être un petit bout de l'ensemble constitué par la fratrie, et non pas la somme de tant d'individualités, d'enfants rois. D'ailleurs, Benoît connaissait-il tous les prénoms ?
Moi qu'un petit enfant rend tout à fait stupide,
J'en ai deux ; George et Jeanne ; et je prends l'un pour guide
Et l'autre pour lumière, et j'accours à leur voix,
Vu que George a deux ans et que Jeanne a dix mois.
Leurs essais d'exister sont divinement gauches ;
On croit, dans leur parole où tremblent des ébauches,
Voir un reste de ciel qui se dissipe et fuit ;
Et moi qui suis le soir, et moi qui suis la nuit,
Moi dont le destin pâle et froid se décolore,
J'ai l'attendrissement de dire : Ils sont l'aurore.
Leur dialogue obscur m'ouvre des horizons ;
Ils s'entendent entr'eux, se donnent leurs raisons.
Jugez comme cela disperse mes pensées.
En moi, désirs, projets, les choses insensées,
Les choses sages, tout, à leur tendre lueur,
Tombe, et je ne suis plus qu'un bonhomme rêveur.
Victor Hugo - L'art d'être grand-père.
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Commentaires
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- 1. VERONIQUE ESPECHE Le Mar 24 oct 2023
Et au pied du sapin, ou s'il n'était pas encore de mise, au pied de la cheminée, face à la buche de Noel - pas celle qui aujourd'hui fait office dessert .... Un wagon de 45 baisers à déposer sur les 45 fronts des 45 chères petites têtes blondes ... Un bisou assorti d'un "je t'aime cher(e) enfant" vaut bien le joujou dernier cri d'aujourd'hui .... qui sera cassé ou délaissé avant l'an nouveau
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