Histoire locale
Quelques billets, au gré de mes découvertes dans les archives, indépendamment de mon arbre
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Raymond Vitran (1924-1939)
- Le Sam 21 sept 2024
- Dans Histoire locale
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De retour dans le Cambrésis, la semaine dernière, j’ai comme toujours arpenté les cimetières où reposent nos ancêtres. Activité, ô combien banale chez les fondus de généalogie. Une date, un portrait, rares sont les visites totalement improductives.
A l'ancien cimetière de Bertry, au détour d’une allée, j’ai découvert la tombe de cet enfant. Il n’est pas de ma famille. Peut-être que plus personne ou presque ne se souvient lui au village.
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Amicale laïque Clary, 100 ans
- Le Lun 09 sept 2024
- Dans Histoire locale
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L’amicale laïque de Clary a fêté, l’an dernier, ses 100 ans d’existence.
C’est un joyau dont le village peut s’enorgueillir et qui, nous l’espérons tous, ne partira pas à vau-l’eau. (article écrit pour la page I love Clary suite à la démission générale du conseil d'administration de septembre 2024 et en l'absence de nouvelles candidatures)
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Joseph DEPREUX (1889-1914)
- Le Mer 21 août 2024
- Dans Histoire locale
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Mort pour la France le 29 août 1914 à Le-Hérie-la-Viéville.
Il connut le triste destin, d’être le 1er mort de Troisvilles
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Bertry 26 août 1914, la Grande guerre
- Le Mar 20 août 2024
- Dans Histoire locale
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Les évènements de Bertry, s’inscrivent dans le cadre de la Bataille du Cateau au cours de laquelle 8482 hommes du British Expeditionary Forces (BEF) perdirent la vie lors de leur engagement contre les Allemands.
Il s'agit plus d'un article historique que généalogique, mais il m'a paru important que les familles des soldats du 1st GH, sachent que leur dépouille est au cimetière de Bertry, qu'importe sans nom sur une tombe. C'est là qu'ils peuvent venir se recueillir et pas au mémorial des disparus dans la Marne.
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Désiré Férot (1893-1914) Mort pour la France.
- Le Dim 18 août 2024
- Dans Histoire locale
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Désiré Férot (1893-1914) Mort pour la France, le 28 août 1914 à Yoncq dans les Ardennes.
Il connut le triste destin, d’être le 1er mort de Montigny en Cambrésis
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Le 1er mort de Clary : Alexis Potelle (1893-1914)
- Le Ven 16 août 2024
- Dans Histoire locale
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Alors que nous célébrons, cette année, le 80e anniversaire de la libération de 1944, comment ne pas avoir une pensée pour ceux qui sont tombés au tout début de la première guerre mondiale : " Ceux de 14"
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30 avril 1944 Busigny, Mort du Dr Manesse.
- Le Mar 30 avr 2024
- Dans Anniversaires
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Ce jour là...
Busigny est bombardé, dans le cadre des opérations préliminaires au débarquement des alliés en Normandie, afin de paralyser progressivement les réseaux ferrés français et belges, par des actions stratégiques en des points névralgiques des réseaux ferrés.
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Théophile Lansiaux tué par la haine et les préjugés ?
- Le Sam 13 jan 2024
- Dans Histoire locale
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Théophile se sentait à l’étroit, au village, il ressentait des envies d’ailleurs, de liberté. C’est ainsi qu’il s’engagea pour 5 ans dans la marine en avril 1884 et embarqua sur le torpilleur 54.*
Le 20 aout 1885, le jeune matelot de 22 ans, profitait d’une escale de son navire à Cambrai pour venir saluer sa famille à Bertry et à Honnechy (d’après la presse). Ce fut la dernière fois que ses proches le virent.
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2 Février, Chandeleur, fête des femmes
- Le Jeu 02 fév 2023
- Dans Histoire locale
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Lorsque j'étais enfant, dans les années 50/60, dans le Cambrésis, la Chandeleur était définie comme la "fête des femmes" - A ne pas confondre avec la journée des droits de la femme le 8 mars -
la fête des femmes, méritait bien ce nom. Ce jour-là en effet, qu'elles soient mères ou non, les épouses étaient reines ou presque... Je me souviens que mon père souhaitait une bonne fête à ma mère et lui offrait des fleurs. C'était quelque chose comme une St Valentin pour femmes mariés.
Un rite traditionnel juif… devenu fête chrétienne...
Selon l'Ancien Testament, les femmes juives étaient considérées comme impures les 40 jours suivant leur accouchement. A l'issue des 40 jours, la mère pouvait sortir et présenter l'enfant au Temple.
Mais pas que ...
En médecine chinoise, les quarante jours après la naissance sont même baptisés “Mois d'Or” car ils font l'objet d'un traitement adapté.
Chez nous...
Elle est célébrée chaque année 40 jours après Noël. Le nom « Chandeleur » provient à l’origine des « chandelles » , traditionnellement utilisées à cette occasion. Dans les églises, elles sont bénies, viennent remplacer les torches et sont conservées allumées pour signifier la lumière, la pureté et éloigner le mal. Les fidèles en ramènent une chez eux , elle sera allumée au chevet des mourants et lors des accouchements.
Au XIXe siècle, en Cambrésis, on disait que, « si le soleil luit le jour des femmes (Chandeleur), le loup rentre dans sa tanière pour six semaines », c’est-à-dire que les rigueurs de l’hiver dureront encore six semaines. On imposait aux mères venant d'accoucher de ne pas sortir de chez elle durant les quarante jours après l'accouchement. La préconisation a perduré dans le début du XXe siècle, L'objectif etant probablement de protéger la jeune maman, lui permettre de récupérer et éviter d'affaiblir son système immunitaire via des infections extérieures.
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Henri Grassart, le garçon brasseur
- Le Dim 30 oct 2022
- Dans Histoire locale
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Tragique accident de travail au sein de la brasserie Canonne. A moins que...
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Famille FORRIERE Cattenières
- Le Ven 07 jan 2022
- Dans Histoire locale
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La parution de mon récent billet sur Pierre FORRIERE, sosa 2022 a occasionné plusieurs échanges avec des geneacousins. Un article complémentaire n’est pas superflu… on rebat les cartes !
Dans la famille FORRIERE je demande le patriarche :
Nicolas, né probablement avant 1600, à Cattenières ou ailleurs, épouse une femme inconnue à ce jour dont il aura… PLUSIEURS enfants. (Je n’ai pas de certitude sur Philippe, le dernier né vers 1640)
Aucun acte écrit ne corrobore l'identité de Laurence LEBLOND comme épouse.
Cependant il existe bien une Laurence LEBLOND elle est l’épouse d'un certain Nicolas LENGLET. Nous y reviendrons plus tard.
Nicolas FORRIERE est décédé après 1638-1640, date de naissance des derniers enfants connus.
Merci à tous ceux qui indiquent 1677 comme date de décès de me contacter pour m'expliquer le cheminement qui arrive à cette conclusion.
Dans la famille FORRIERE je demande le père :
Matthieu, dont l’acte de naissance avait été estimée d’après d’acte de décès… sauf que cette dernière n’est pas exacte non plus !
Ce que l’on sait avec certitude :
Matthieu est déjà marié en 1643 puisque le couple fait l’objet d’une saisie de biens en rapport à une dette contractée par la famille de son épouse : http://cattenieresautrefois.fr/node/1056
Jeanne Lenglet , veuve de feu Jean Delaire, demeurant à Esnes, et Mathieu Forriere, mari et bail de Marie Lenglet demeurant à Cattenières, héritiers de feux Pierre Nicq et de Noelle Lenglet sa femme
Matthieu Forrière ne peut donc pas être né vers 1644 ! il est plutôt né vers 1615/1620. Il se serait marié vers 1640.
En ce qui concerne sa date de décès : Il ne peut pas être décédé le 23 mars 1688, puisque dans un acte du 28 janvier 1670 Marie Lenglet, veuve de feu Matthieu FORRIERE , acquiert une terre appartenant à un dénommé Pierre LEDUCQ : http://cattenieresautrefois.fr/node/1084
Matthieu FORRIERE est donc décédé entre le 14 mars 1667 (date à laquelle il est toujours échevin) et le 28 janvier 1670.
(j’ai finalement compris d’où vient la date du 23 mars 1688 figurant sur certains arbres : c’est le contrat de mariage de Jeanne Forrière, fille du défunt Matthieu avec JB Vallet)
Passons à son épouse : Marie (Mary) LENGLET, mère de Pierre :
Nous savons par l’acte cité précédemment qu’elle a deux sœurs Jeanne, veuve de Jean DELAIRE, et Noëlle Lenglet décédée sans enfant. Ce sont les filles de Jean Lenglet et Jeanne Heulchin. Nous le savons par l’acte de donation du couple au mariage de leur fille aînée Noelle en 1615 :
http://cattenieresautrefois.fr/node/990
C’est là qu’il y a eu confusion dans certains arbres geneanet avec une homonyme, Marie Lenglet née en 1635, fille de Nicolas LENGLET et Laurence LEBLOND.
Dans la famille FORRIERE je demande Sosa 2022 :
Pierre FORRIERE, Il est probablement né une bonne dizaine d’années plus tôt que celle estimée. En effet, il, achète en 1677 trois mencaudées de terre labourable a la famille OUDART. http://cattenieresautrefois.fr/node/524
Sachant que sous l’ancien régime la majorité civile est fixée à 25 ans pour administrer ses bien, et qu’il faut déjà être en possession d’un certain pécule pour s’acheter une terre de 326 florins. Je pars du principe qu'il s'agit bien de ce Pierre FORRIERE, célibataire et non de son oncle, auquel cas une épouse serait citée...?
En ce qui concerne son décès, une date circule sur Geneanet à savoir 31 décembre 1712, sauf que cette date n'est pas reprise dans les relevés de la commune effectués par Jerome Coyez. Il me semble donc prudent de ne pas la valider .
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Pierre Forriere, mon Sosa 2022
- Le Mer 05 jan 2022
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Pour ce premier article de l'année, le plaisir de vous retrouver passe immanquablement par une figure imposée : rechercher l'ancêtre dont le numéro correspond au nouveau millésime.
Ce que l'on appelle, en jargon généalogique le "Sosa 2022" correspond à mon aïeul, branche maternelle à la 11è génération. Nous le trouvons à quelques sauts de puce du berceau familial : dans le village de Cattenières, à mi-chemin vers Cambrai.
Cette petite bourgade de quelques centaines d'âmes (493 habitants au premier recensement de 1793) doit son nom aux châtaigniers qui y étaient plantés dans des temps immémoriaux. La Maturlotte, la vallée des corbeaux, le chemin des pélerins, sont autant de lieux-dits qui invitent à en savoir plus sur cette commune**.
Sous l'ancien régime , la seigneurie de Cattenières relève du palais épiscopal de Cambrai, Elle appartient au chapitre de la cathédrale.
C'est ici qu'est établie la famille FORRIERE, dont mon aïeul objet de cette page : Pierre.
FORRIERE : Le nom est surtout porté dans le département du Nord. Variante : Forière, rencontrée autrefois dans les Côtes-d'Armor. C'est un toponyme pouvant désigner la lisière d'un champ ou d'un bois, en particulier l'extrémité d'un champ laissée inculte pour permette à la charrue de tourner.
L'essentiel des FORRIERE trouvés sur Geneanet prend source à Cattenières, ce qui me permet d'en déduire que je cousine avec tous les FORRIERE de l'arrondissement de Cambrai.
Revenons-en à mes ascendants :
Cette lignée ne compte à ce jour que quatre individus nés entre 1600 et 1695. Nous disposons de très peu d'informations : les relevés, catholicité et état civil, ne débutent qu'en 1737. Ils ont été complétés par les contrats de mariage du tabellion de Cambrai. Nous devons ce travail à Jérôme COYEZ du GGAC
C' est sous la protection de Saint Martin que la famille vivra les évènements majeurs de sa vie, baptêmes, mariages, funérailles dans l'église du village qui date du XVIe siècle.
Dans la famille FORRIERE, je demande le patriarche :
Nicolas, mon ancêtre à la 13è génération.
Né vers 1600, à Cattenières ou à proximité, il y épouse une demoiselle LEBLOND, de cette lignée reconstituée par bribes nous leur connaissons, à ce jour, cinq enfants qui auront échappé aux vagues de peste dont les poussées se manifestent à peu près tous les quinze ans.
A cette période nous ne sommes pas en pays de France, notre région est rattachée à l'Espagne depuis 1595, elle le restera jusqu'en 1677. Pendant longtemps encore on y comptera en florins et en patars, unités de compte des Pays-Bas espagnols, plutôt qu'en livres et en sols.
Dans la famille FORRIERE, je demande le père :
Matthieu, benjamin de la fratrie, a une sœur, l'ainée des enfants, et trois frères. Il voit le jour vers 1644, (date calculée d'après son décès, mais nous savons que l'âge estimé au décès est également approximatif à cette époque, donc prudence!)
Vers 1661, il n'a que 17 ans, il épouse Mary LENGLET, qui serait une veuve de près de 10 ans son aînée. (A nouveau, il convient de rester prudent, je me demande s'il n'y a pas confusion entre deux Mary (Marie) LENGLET).
Ce couple de paysans aisés aura au moins cinq enfants, nés entre 1661 et 1670, deux garçons et trois filles.
Matthieu décède à Cattenières le 22 mars 1688 à peut-être 44 ans.
Dans la famille FORRIERE, je demande Sosa 2022 :
Pierre, l'aîné des cinq enfants de Matthieu et Mary est probablement né vers 1661. C'est un paysan laboureur, comme indiqué dans les actes d'acquisition de terres. C'est à dire un paysan suffisamment riche et influent pour être considéré comme un notable du village. Peut-être même le "coq du village", expression du XVIe siècle qui signifiait le personnage le plus important. Divers actes d'acquisition de terres nous sont parvenus, dont : le 3 novembre 1696 Achat de 2 mencaudées et trois pintes de terre à Catherine Srpock pour la somme de 250 florins. voir Jérome Coyez
Il épouse Marie SEGARD vers 1681, date à laquelle naît leur premier enfant, un fils Philippe. Viendront ensuite Matthieu, Anne Jeanne, Grégoire puis finalement Marie Jeanne.
Pierre a la confiance du seigneur et de l'assemblée villageoise. Il sera échevin entre 1697 et 1699. Un échevin est, historiquement, dans le nord de la France , un magistrat, nommé par le seigneur . Il est chargé de la police et de la justice sur ses terres. Il a parfois également un rôle d'officier municipal.
Pierre FORRIERE est déjà veuf depuis plusieurs années quand il quitte ce monde le 31 décembre 1712.
Dans la famille FORRIERE, je demande la fille :
Marie Jeanne, la benjamine de la famille naît vers 1695. Elle est mon aïeule à la 10è génération.
Le 25 février 1718, elle épouse Pierre BORAIN, natif de Montigny en Cambrésis. Pierre est veuf et père de deux garçons issus du premier lit. C'est Donc à Montigny que le couple s'établira. (Il semble que les deux fils Joseph et Jean François n'aient pas survécu, leur trace est perdue) .
Pierre décède vers 1732. Marie Jeanne restée veuve s'éteint à 17 heures le 3 novembre 1761 à l'âge de 66 ans.
Le "rameau" FORRIERE n'est pas bien gros. J'espère que quelques précisions viendront compléter les données lacunaires grâce à cette parution. D'avance je vous en remercie.
Je vous invite à retrouver cette famille sur deux sites amis:
Cattenières d'Autrefois de Jérome Coyez
Au pays de mes ancêtres de Roseline Soudan.
Ainsi que sur Généanet ICI
Vous voulez en savoir plus sur Cattenières je vous recommande l'article de Nicole et Jean François Lenglet sur Cambrésis terre d'histoire
Mon jeu de 7 familles est illustré par des portions de tableaux flamands du XVIe siècle.
ATTENTION : suite à la parution de cet article de nouvelles données sont venues infirmer certaines informations. Un nouveau billet correctif est visible ICI
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Cold Case Achille LENGLET 1850-1874
- Le Jeu 09 déc 2021
- Dans Histoire locale
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Quimper 11 décembre 1874 :
Par une nuit sans lune, un militaire homme du rang du 118e Régiment d’Infanterie de Ligne, encore engourdi par le sommeil et saisi de froid, vient prendre la relève de quart à la guérite du factionnaire de la préfecture de Quimper. Il entre au préalable dans le corps-de-garde afin de se signaler au sous-officier de service. À sa grande surprise, il n’y a personne dans le bureau. Seuls signes visibles : un schako (kepi) posé sur le bureau et un fusil de service. Son supérieur ne doit pas être bien loin. Probablement parti "satisfaire un besoin naturel". Le temps passe, le planton s'inquiète.
L’alerte est donnée, des recherches sont entreprises. Au 118e, deux mots circulent : Achille LENGLET.
Une inspection en règle est réalisée au sein de la caserne et dans la préfecture… Rien. Le Caporal Lenglet, 24 ans, célibataire, originaire de Bertry, dans le departement du Nord, demeure introuvable.
L’enquête :
Un nouveau jour se lève sur Quimper, mais une ombre sinistre plane sur les rives de l’Odet. Au 118e de ligne, ainsi qu’à la préfecture, la nouvelle s’est répandue comme un trainée de poudre. Un militaire est porté manquant. Toutes les hypothèses sont envisagées, fugue, accident, désertion. Les langues vont bon train. Une certitude : l’arme n’a pas servi. L’inquiétude se lit sur les visages. Les conditions de la disparition du Caporal sont tout aussi obscures que l’était le ciel quimpérois la nuit passée.
Dès l’aube, les gendarmes débutent les investigations, et les premiers interrogés sont les camarades de Lenglet, avec qui il a passé la soirée dans une auberge de la rue Sainte-Catherine. « Achille Lenglet est un bon vivant », c’est en ces termes que ses amis le décrivent. Il aime à boire avec eux, le soir après sa journée de service à la caserne du quartier Saint-Mathieu. François Tréguer explique qu’ils étaient cinq attablés dans un cabaret, pour dîner. Guillaume Cozic mentionne qu’ils n’ont consommé qu’une bouteille de cidre pour accompagner leur soupe, ce qui est confirmé par Hervé Mahé. Joseph Donval, quant à lui, précise les horaires : ils sont arrivés à 5 heures du soir et sont repartis à 9 heures. Ils sont rentrés à la caserne du 118e et se sont couchés, y compris le Caporal Lenglet.
Après les militaires, vient le tour du voisinage de se plier aux questions des enquêteurs.
Les cabarets de la rue Sainte-Catherine, et ils sont nombreux, sont passés au crible. Les blanchisseuses du « Pont Pissette » sont également questionnées… Elles n’ont rien vu. Les jours passent et le Caporal reste introuvable. Achille a disparu.
Un signalement :
Le 13 décembre, les Gendarmes sont appelés par un riverain du quartier du Halage.
Un corps flotte entre deux eaux en aval des quais du Cap Horn. Les enquêteurs se « transportent » sur place, accompagnés du procureur de la République. Il s'agit du corps d'un homme, vêtu d’un uniforme de fantassin. Le docteur Gaumé, médecin du 118e, est appelé en urgence ainsi que le docteur Debout, médecin civil. Le corps est remonté sur la berge, et transporté à l’hospice.
Si l’homme porte son uniforme complet, son schako est introuvable, et de surcroît, sa main gauche est dans la poche du pantalon.
Une autopsie est réalisée qui met en évidence une large blessure ouverte sur le crâne, de la nuque au front.
Épilogue :
Les experts identifient la victime, il s'agit bien du Caporal Achille Lenglet. Eu égard à la nature des blessures ils concluent à une agression. L'homme semble avoir reçu un violent coup asséné au moyen d'un instrument contondant comme une grosse pierre. Toutefois il n'était pas mort lorsqu'il est tombé ou a été jeté dans l'eau.
L'enquête ne révèlera rien de plus, aucune piste sérieuse ne peut être retenue. Si tant est que l'administration ait vraiment pu ou voulu creuser. Le 118e RI ce sont quelques 850 conscrits qui à l'occasion de permissions de minuits sont susceptibles de créer des tapages nocturnes et des troubles à l'ordre public. Face à eux, le commissaire de police ne dispose que de six hommes. Effectifs réduits la nuit à seulement à une patrouille de deux hommes. Le conscrit sous influence éthylique figure parmi les troubles-paix les plus craints des agents de polices, peu nombreux, qui doivent régulièrement faire face au cours de leur patrouille nocturne à des groupes de militaires hostiles qui parfois baïonnettes à la main refusent d'obtempérer à leurs sommations. (source : Archives municipales de Quimper)
De nombreuses interrogations demeurent : Pourquoi ? Comment ? et surtout Qui ?
Comment ne pas penser à cette phrase de Dumas tellement célèbre qu'elle a fait le tour du monde « Cherchez la femme, pardieu ! Cherchez la femme ! »
Autant de questions sans réponse auxquelles la famille restera à jamais confrontée.
Le 19 avril 1904, un autre Achille Lenglet, son neveu, adolescent de 17 ans se pend. Le prénom de l'oncle disparu était-il trop lourd à porter ?
Généalogie :
Achille Lenglet né le 8 mai 1850 était le fils aîné de : Achille (1825-1902) et Anne Geneviève LEPRETRE (1825-1861)
Ce sont seize liens de parenté, cousinage, qui nous lient. Il serait trop long et fastidieux d'entrer dans le détail.
Annexes :
Les articles de presse à la base de ce récit :
Le rapport de Gendarmerie retrouvé aux archives départementales du Finistere.
Un très grand MERCI à mon ami Gilles CARDINAL qui s'est déplacé aux archives pour obtenir ces précieux documents
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Des erreurs au Journal Officiel
- Le Ven 05 nov 2021
- Dans Histoire locale
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Lors de récentes recherches sur la famille CIRIER j'ai découvert deux inscriptions au Journal Officiel :
Tout d'abord Lucien CIRIER, pilote lors que la première guerre mondiale, citation à l'ordre de l'armée en 1917 :
N'ayant aucune information précise sur ses ascendants je lance les recherches sur tous les sites habituels : Geneanet, Ancestry, Fillae, MyHeritage.
Résultat ? Rien ! J'ai affaire à un fantôme.
Cependant je trouve une possible piste en 1938 : un certain Colonel Lucien François André CIRIER , est élevé à la dignité de Grand Officier de l'ordre Nichan el Anouar. (ancien ordre du mérite colonial). Se pourrait-il que ce soit la même personne ?
Dans l'impasse quant à la possibilité de raccrocher ce personnage à une branche de mon arbre, je me résous à faire appel aux spécialistes de la guerre.
Je lance un message à mes amis du forum.pages14-18 et du 39.45 Le monde en guerre.
La solution de l'énigme n'a pas tardé à tomber : il s'agit d'une double erreur de patronyme du Journal Officiel à 20 ans d'intervalle !
Dans les deux cas il s'agit de Lucien GIRIER et pas CIRIER ! Rien à voir avec notre famille, il s'agit d'un lyonnais.
Cela paraît fou mais c'est ainsi !
Moralité : "Ce n'est pas parce que c'est paru au JO que c'est exact !" Gardons le sourire.
Philippe Geluck : l'humour est une branche de la philosophie.
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A Clary Medaille d'or Famille Française
- Le Ven 21 mai 2021
- Dans Histoire locale
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"Ô mères françaises, faites donc des enfants, pour que la France garde son rang, sa force et sa prospérité, car il est nécessaire au salut du monde que la France vive, elle d’où est partie l’émancipation humaine, elle d’où partiront toute vérité et toute justice !" - Emile Zola -
26 Mai 1920 :
Sous la présidence de Paul Deschanel, est créée la "Médaille d'honneur de la famille française".
«C'est une distinction honorifique décernée aux personnes qui élèvent ou qui ont élevé dignement de nombreux enfants, afin de rendre hommage à leurs mérites, et de leur témoigner la reconnaissance de la nation ». Elle compte trois échelons d' attribution : pour quatre ou cinq enfants : médaille de bronze, pour six ou sept enfants : médaille d'argent et pour huit enfants et plus: médaille d'or.
Février 1926 :
Le Grand Echo du Nord de la France communique à ses lecteurs la liste des récipiendaires départementaux
C'est dans la catégorie "médaille d'or" qu'est mise à l'honneur une famille de Clary
Jean-Baptiste LEMPEREUR et Julia RICHARD
Le couple s'est uni devant Dieu et les Hommes le 7 octobre 1893 à Clary. Quelques moi plus tard, naît une petite fille, Germaine, qui ne survivra pas. Suivront onze autres naissances jusqu'en 1915. Un seul des suivants trépassera, Fernand. C'est donc dix enfants que Jean-Baptiste et Julia élèveront.
Enfin, surtout Julia, puisque Jean-Baptiste rend l'âme le 13 mai 1917 à 51 ans, sa petite dernière, Denise, a tout juste deux ans, six enfants ont moins de quinze ans.
Information de son petit-fils :Jean-Baptiste Lempereur n'était pas parti au front en raison de sa nombreuse famille mais avait été réquisitionné par l'occupant pour travailler dans un dépot. il est décédé suite à un coup de froid.
La photo daterait de 1916 environ, en bas de gauche à droite : Suzanne, Maurice (bébé), Fernand, Julia et Mathilde. en haut Jean-Baptiste, l'aîné des garçons, et les parents.
Vous pouvez retrouver un embryon d'étude patronymique LEMPEREUR, sur la page Clary : ICI
Merci à Paul LEMPEREUR pour les illustrations photographiques.
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Fourmies 1er mai 1891
- Le Ven 30 avr 2021
- Dans Histoire locale
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« Il y a quelque part, sur le Pavé de Fourmies, une tâche de sang innocent qu'il faut laver à tout prix. »
Ces mots seront prononcés par Georges Clemenceau, dans un discours en date du 8 mai 1891, soit une semaine après les événements.
Fourmies est une petite cité ouvrière de l'Avesnois, dans le Nord de la France. C'est un fleuron de l'industrie textile au XIXè siècle, période à laquelle la ville connaît son apogée :
En 1810, une première filature de coton est créée par MM. Lebègue et Legrand. En 1825, Théophile LEGRAND ouvre la première filature de laine dans laquelle il utilise dès 1828 une machine à vapeur.
Au terme d’une progression vertigineuse, Fourmies devient le premier centre mondial de laine fine peignée filée. En 1869, la ville est desservie par le chemin de fer. De 1830 à 1890, la population passe de 2 000 à 15 000 habitants.
Voilà des mois que le feu couve sous la cendre. Du fait de la crise qui frappe durement le textile dans les années 1880, les rémunérations ont drastiquement baissé (parfois de moitié !) dans les usines insalubres de la ville. Craignant des débordements, le maire de la ville, Auguste Bernier, lui-même directeur d'une usine , a demandé au préfet d'envoyer l'infanterie, histoire de dissuader les fauteurs de trouble.
Et pourtant : le programme de la journée, ce vendredi 1er mai, n'a rien de subversif. Le mois symbole de renouveau est célébré par la coutume des rameaux fleuris par les amoureux. Dans l'arrondissement d'Avesnes, pays de bocages, de vergers, cette coutume est très suivie. Ce sont des branches de charme, de jeunes bouleaux, des rosiers, des lilas, symboles d' amour naissant, de passion ardente. A Fourmies sont programmés spectacles, repas fraternel, délégation en mairie, pour porter les doléances, et même un bal, pour lequel il a été demandé une permission de minuit. Sans oublier, bien sûr, un défilé pour réclamer la journée de 8 heures et une hausse des salaires.
Le 1er Mai, le concept de "fête du travail" en est à ses balbutiements, ce n'est pas encore un jour férié et chomé. Le Parti Ouvrier de Jules Guesde en a fait, l'année précédente, une journée internationale de revendication. Le patronat a contesté cette initiative. Dès le matin, quelques echauffourées éclatent entre gendarmes et piquets de grève qui sont arrêtés. À partir de 11h30, les délégations des différentes usines en grève sont reçues à la mairie où elles remettent leurs revendications. Pour calmer les esprits, le maire annonce que les ouvriers arrêtés seront libérés à 17h.
En début d'après-midi, des ouvriers se rassembent de nouveau devant la mairie. Quelques familles se dirigent cependant vers le théâtre où le spectacle prévu attend toujours son public. Les gendarmes à cheval dispersent les manifestants et procédent à de nouvelles arrestations. La fête n'est plus d'actualité, la représentation est annulée.
À 15 h 30, les renforts du 145e régiment d'infanterie arrivent en gare de Fourmies, ils rejoignent les gendarmes sur la place, les forces de l'ordre se font d'abord chahuter puis bousculer. La tension monte d'un cran.
18 h 15 : 150 à 200 manifestants arrivent sur la place et font face à trente soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Les manifestants jettent des pierres, Le commandant Chapus ordonne à ses hommes de tirer en l'air. La foule ne recule pas. C'est l'embrasement moins de dix minutes plus tard, le commandant s'écrie : « Feu ! feu ! feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! ».
Le bilan est de dix morts (dont deux victimes de 11 et 14 ans) et trente-cinq blessés.
L'un des deux enfants est Emile CORNAILLE, né à Saint Quentin le 31 mai 1880. Il a reçu une balle perdue en plein coeur alors qu'il se trouve au café de la "Bague d'or". On retrouvera une toupie dans sa poche.
Ci-dessous un graphe récapitulatif de l'arbre généalogique d'Emile CORNAILLE apparenté à notre ami Philippe CATTELAIN.
Pour plus de précisions sur les généalogies concernées et d'autres informations complémentaires sur la fusillade de Foumies, je vous invite à visiter le site de Philippe. J'en profite pour le remercier de la mise à disposition des documents.
: http://www.taions.com/courtil/fourmies.htm
Pour mémoire, la famille CORNAILLE a été longtemps implantée à Clary, plus exactement à la ferme d'Iris, entre Clary et Elincourt.
Plusieurs familles bertrésienness vivent à Fourmies au moment des faits, des membres de la famille CIRIEZ et de la famille LOUVET notamment.
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Ducrot Louis, accidenté
- Le Mar 27 avr 2021
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Un délit de fuite à Bertry, village berceau de ma famille (Cambrésis - Nord)
En cette soirée du jeudi 26 avril 1889, il n'est pas loin de 22 heures, il fait bien sombre dans la Ruelle à Baudets (aujourd'hui rue Jean de la Fontaine). Point de trottoir, ni d'éclairage public. La rue, comme son nom l'indique, n'est pas très fréquentée. C'est un raccourci pour passer de la rue du Cateau à la rue de Cambrai.
Au numéro 7 vit un couple de tisseurs, Louis Jh DUCROT et son épouse Louise Séraphine FRUIT. Louis s'est absenté du domicile pour rendre visite à un voisin.
C'est au retour que le drame se produit : il "rencontre une voiture" qui lui roule sur le corps. Ces circonstances sont pour le moins extraordinaires. Il ne s'agit très vraisemblablement pas d'une voiture automobile, en 1889, nous en sommes encore aux balbutiements de l'industrie et l'hypothèse qu'un "carrosse motorisé" circule dans une petite ruelle de notre village est plus qu'improbable. Nous avons donc affaire à un attelage hyppomobile.
Le conducteur de l'équipage a-t-il pu poursuivre son chemin sans ressentir le choc violent ? La victime a-t-elle pu ne pas l'entendre arriver ?
Il m'est venu à l'esprit une hypothèse, Louis DUCROT n'aurait pas été totalement en possession de ses moyens, voire aurait eu un malaise le laissant étendu sur la chaussée au passage de la carriole.
Le Médecin du village, dépêché d'urgence auprès du blessé, ne manque pas de faire part de son pessimisme quant à la gravité de ses blessures. Le pronostic vital est engagé en raison de nombreuses blessures internes. Son diagnostic était juste. Louis DUCROT, 48 ans, succombe le lendemain à une heure de l'après-midi. Ses deux beaux-frères , Rémy LEFEBVRE et Louis FRUIT, s'aquitteront de la douloureuse déclaration en mairie.
Il laisse une veuve de 48 ans et trois enfants:
Louise (1868-1939) qui épousera Célestin MERESSE en 1892.
Catherine (1871-1946) qui épousera Jacques André HERBET en 1893.
Louis (1880-1937) qui épousera Hélène MERESSE en 1909.
A ce jour, je ne suis pas parvenue à savoir si l'auteur de l'accident a été identifié et interpellé. La réponse est peut-être enfouie dans un dossier judiciaire des archives départementales. Ci-dessous les ramifications familiales. On retrouve les patronymes les plus fréquents de mon arbre : FRUIT et TAINE, mais aussi BASQUIN et HENNINO
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1921 année de crise, année charnière.
- Le Sam 27 mars 2021
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1921 : Cette période est intéressante du point de vue de ma généalogie familiale parce qu'elle constitue une époque charnière. Elle a déterminé, bon gré mal gré, les choix de vie de mes grands-parents.
Après quatre années d'une guerre brutale qui a sacrifié toute une génération et détruit beaucoup de ses richesses, la France se réorganise.
Les bouleversements liés au passage d'une économie de guerre à une économie de paix ont contribué à la dépression de 1920 - 1921. Les régions Nord et Est, situées en zone de front et d'occupation, ont été plus durement touchées : L'occupant a méthodiquement démantelé l'industrie et les champs de bataille ont ravagé l'agriculture. Dans ces deux régions se relever prendra plus de temps qu'ailleurs.
A Paris, le 28 janvier est enfin inhumé, sous l'Arc de Triomphe, le soldat inconnu choisi deux mois plus tôt, afin de commémorer l'ensemble des soldats français morts. Comme pour toute sortie de guerre, les mois qui ont suivi l'armistice ont été complexes. La démobilisation a pris de longs mois. A leur retour les combattants doivent se refaire une place dans la société. Ils ont besoin de reconnaissance et parfois de compensations pour les souffrances endurées.
En Cambrésis : Unité de temps, unité de lieux : tous les "personnages" du tableau vivent à trois kilomètres les uns des autres, dans le même canton : le Canton de Clary en Cambrésis.
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Loin des yeux, loin du coeur
- Le Lun 02 nov 2020
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L'amoureux égaré :
Eugène HERLEM voit le jour le lundi 8 octobre 1883 à Clary (59), il est le fils d'Eugène et de Prospérine CORBISEZ. Il exerce comme beaucoup le double métier de tisseur et d'ouvrier agricole occasionnel.
Eugène est un petit blond (1m62) aux yeux bleux sans caractéristique particulière.
De 1905 à 1907, il effectue son service militaire, il en sortira avec un certificat de bonne conduite et passera dans la réserve. Il sera nommé sergeant en 1910 suite à des périodes militaires effectuées régulièrement.
Eugène épouse à Bertry le 31 juillet 1907, Léonie LAMOURET (1887/1977), épeutisseuse, fille de Modeste Lamouret et Elise COET
De cette union vont naître 4 enfants : Eugène 1908, Lucien 1910, Marcel 1912 et enfin Georgette 1913.
La guerre éclate, Eugène ne sera pas blessé, il sera juste évacué du front pour maladie entre le 7 juin et le 21 juin 1916. Cependant, son épouse ne reçoit aucune nouvelle de lui pendant la durée du conflit.
En 1917 il est posté à au dépot du 147è RI à Saint-Nazaire (Loire Inférieure) en tant que sous-officier instructeur.
C'est là qu'il "perd la tête" pour une jeune demoiselle Marie Grandin , 22 ans, qu'il épouse le 16 octobre de la même année. Eugène Herlem s'est fait établir de faux papiers au nom de Eugène WATREMEZ, célibataire.
La Guerre terminée, et les communications rétablies, l'épouse délaissée qui vit à Bertry dans le plus grand dénuement, se met en recherche de l'époux volage, dont on finit par retrouver la trace. Léonie dépose plainte et son époux est arrêté le 17 décembre 1919, arrêté pour bigamie et faux en matière d'état civil.
Il sera jugé et condamné à 3 ans de prison et 100 Francs d'amende. Cependant il sera amnistié en 1921.
Le divorce du couple sera prononcé le 23 avril 1932.
Eugène décèdera le 27 novembre 1961 à Pontchâteau (44)
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François le Polonais
- Le Ven 30 oct 2020
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François WIZNIEWSKI est né à Gnojnik au sud de la Pologne près de Brzesko en 1904.
Il fait partie de la diaspora polonaise du début du XXè siècle. Dans les années 20, ce sont environs 700 000 polonais qui arrivent en France, paysans, ouvriers, recrutés par la "mission française pour le recrutement de la main d'oeuvre. Le bassin minier du Nord Pas de Calais représente la principale destination de ces immigrés.
François se marie à Jeanne OLZICK, leur fille Marie-Jeanne a épousé Jean LEFORT de Montigny en Cambrésis. François quittera ce monde en 2004, à 100 ans.
J'ai bien connu François, je me souviens de sa célèbre choucroute qu'il venait préparer dans le laboratoire de charcuterie de mes parents et qu'il entreposait dans un grand tonneau.
Les terribles évènements récents, la décapitation de Samuel Paty, et l'attentat terroriste de la basilique de Nice ont inspiré cette lettre à Sylvère Lefort,enseignant, petit fils de François WIZNIEWSKI et de Maurice LEFORT
le document étant peu lisible en l'état en voici la transciption :
Lettre ouverte et posthume à François le Polonais.
Mon cher grand-père, tu as quitté ce bas monde en 2004, quelques mois après ton 100ème anniversaire.
Arrivé de Pologne, donc émigré et immigré, tu es venu dans les années 1920, fuyant la misère, ayant enterré toi-même ta sœur de 8 ans morte de la grippe espagnole, trouvant en France un espoir de vie, de travail, d'avenir.
Et ainsi, tu es venu, as travaillé, tellement heureux d'être admis dans une nation qui t'accueillait et que tu as épousée en te naturalisant Français puisque tu l'étais désormais.
Puis, la barbarie du nazisme, la guerre, donc maintenant Français, tu es parti te battre, normal pour toi, puisque intégré à part entière.
Puis, prisonnier 5 ans dans les stalags, etc..... Resté en vie par chance et courage.
Retour enfin à ton activité d'ouvrier agricole.......paix revenue.
Cependant, dans ton village, qui est aussi le mien, tu fus jusqu'à sa fin, le porte-drapeau des anciens combattants, fier et reconnaissant de la nation qui t'avait accueilli.
Alors donc, quelle leçon ?
Je me garderai bien de donner à quiconque des leçons, n'étant pas moi-même exemplaire.
Je me demande simplement ce que toi, François le Polonais penserais de cette période trouble et anxiogène, à tant d'égards.
François le Polonais tu t’es intégré à la France, tu as été intégré immédiatement par la France, puisque telle était ta volonté, tel était ton état d’esprit. Tu as bénéficié de ses droits, tout en t'acquittant de ses devoirs...je vous laisse imaginer quels furent les devoirs en 1940...
Bon, je n'ai pas la prétention de refaire l’histoire...juste un dernier souvenir d'enfance. Hormis les clichés de famille chez mes grands-parents, il y avait Jean Paul 2 (ben oui, Polonais) et aussi le Général de Gaulle.
Bon courage et bien à vous tous.
Sylvère Lefort
29 octobre 2020
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Angèle Delamare
- Le Dim 27 sept 2020
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D'après une série d'articles de presse découverts sur Retronews
Chronique de la misère quotidienne.
La victime :
Angèle Delemare etait une petite fille agée de 7 ans en 1884. Nous ne connaissons pas son lieu de naissance. Elle habitait Clary, avec sa maman Florine Marie Delamare, dont nous ignorons tout également.
Trouvés sur le le site de Clary en Cambrésis :
Inhumation le 10/02/1884 de Delamare Céline 4 ans.
Baptême 14/12/1884 Baptême de Demonchy Céline Augustine, fille de Demonchy Marie Célina. Marraine Delamare Marie
Inhumation le 25/11/1884 de Delamare Angèle 7 ans.
Baptême le 23/09/1888 de Pierre Delamare fils de Florine Marie Delamare
Baptême le 26/01/1890 de Jules Demonchy fils illégitime de Celina Demonchy veuve Delamare.
Angèle quittait chaque jour le domicile familial pour aller mendier dans les villages environnants. Elle rentrait le soir en rapportant à sa mère les aumônes qu'elle avait reçues, mais depuis le 17 novembre elle n'était pas rentrée.
Faits divers : Assassinat d'une petite mendiante.
Cette terrible histoire aura un écho important et sera reprise par plusieurs journaux de la presse nationale, j'en fais ici une compilation.
"Dans la journée du 23 novembre 1884, un garde-chasse, Monsieur Lamouret, trouvait dans le "bois des Dix" ( bois situé sur la route de Clary-Bertry, appartenant au territoire de Montigny), le cadavre d'une petite fille affreusement mutilé : La victime était couchée sur le dos. La tête etait presque détachée du tronc et n'y etait plus retenue que par la colonne vertebrale. La peau de sa joue droite semblait avoir été rongée par les animaux du bois. Elle tenait dans sa main droite crispée deux pièces de 10 et 5 centimes. à un mètre d'elle se trouvait sa besace, vide et trouée".
Cette petite mendiante, nommée Angèle Delemare, agée de 7 ans, n'était pas rentrée chez elle depuis le 17 novembre.
Ce jour là on l'avait vu en compagnie d'un nommé Auguste Courtin, dans le village de Bertry, se dirigeant du côté du bois des Dix. Depuis elle n'avait pas reparu.
Courtin, arrêté quelques jours plus tard, à Walincourt, nia être l'auteur de l'assassinat.